Recevoir la newsletter

Les citoyens de plus en plus vigilants

Article réservé aux abonnés

Dans son rapport annuel rendu public le 15 avril, la Commission nationale de l’informatique et des libertés a constaté une forte hausse des plaintes. Une hausse liée, selon elle, à une « médiatisation importante » du règlement général sur les données personnelles.

En 2018, le nombre de plaintes déposées auprès de la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés), chargée de veiller à la légalité de l’usage des données personnelles, a augmenté de plus de 32 %. Pour l’autorité administrative qui a rendu public son rapport annuel lundi 15 avril, c’est le signe d’un plus grand intérêt des Français pour le sujet, notamment lié à « une médiatisation importante du RGPD » (règlement général sur la protection des données). L’année passée, 10 077 plaintes ont été enregistrées, contre 8 300 en 2017. Plus du tiers de ces plaintes concernent la diffusion des données sur Internet, la suppression de ces données (nom, prénom, coordonnées…) restant le premier sujet de plainte. 16,5 % des plaintes concernent le travail : « La surveillance technologique constitue toujours un facteur d’inquiétude pour les salariés des secteurs privés et public », indique la Cnil dans son rapport. Le secteur santé-social représente 4,2 % des plaintes déposées à la Cnil. Il s’agit principalement de personnes qui rencontrent des difficultés pour accéder à leur dossier personnel, que ce soit sur le site des caisses d’allocations familiales ou de Pôle emploi.

Selon un sondage Ifop réalisé en octobre dernier pour la Cnil, 66 % des Français se disent plus sensibles que ces dernières années à la protection de leurs données personnelles. La peur du piratage ou du vol de données et les affaires de piratage sur les réseaux sociaux expliquent cette hausse de la sensibilité. Au-delà des plaintes, la Cnil enregistre une forte hausse des visites de son site Internet : + 80 % en 2018. Le nombre de consultations des questions-réponses de l’autorité a augmenté de moitié l’an passé.

Des sanctions en forte hausse

En 2018, les sanctions pécuniaires de la Cnil se sont élevées à presque 1,2 million d’euros, contre 370 000 € en 2017. La société Uber a été sanctionnée à hauteur de 400 000 €. De leur côté, Bouygues Telecom et Optical Center ont tous les deux été pénalisés de 250 000 €. Au total, 10 sanctions pécuniaires ont été prononcées et une seule d’entre elles n’a pas été rendue publique.

Au-delà du bilan de l’année écoulée, la Cnil consacre une partie de son rapport aux « sujets de réflexion » pour l’année à venir. Cette fois, elle cherche notamment à attirer l’attention des utilisateurs d’assistants vocaux et d’enceintes connectées. « La voix est une composante essentielle pour la construction de l’identité humaine, indique la Cnil. Elle est de ce fait éminemment personnelle. Des caractéristiques personnelles sont contenues tant au niveau acoustique (identité, âge, sexe, origines géographiques et socioculturelles, physionomie, état de santé et émotionnel, etc.) qu’au niveau linguistique (sens des mots prononcés, lexique utilisé, etc.). Confier des enregistrements de sa voix n’est donc pas un acte anodin. »

La Cnil réfléchit également à une meilleure protection des données des enfants. Un sujet d’autant plus important qu’en 2018, 83 % des 12-17 ans possédaient un smartphone et que, parmi eux, 91 % se connectaient tous les jours par Internet avec une durée moyenne de 27 heures par semaine. Le RGPD a introduit, pour la première fois, des dispositions propres aux mineurs s’agissant du droit de la protection des données personnelles : un cadre protecteur et des droits spécifiques. Pour la Cnil, « il est important de lancer une réflexion d’ensemble sur les droits des mineurs sur leurs données personnelles, ainsi que sur les conditions dans lesquelles il convient de les encourager à les exercer ».

Fiche d’identité de la Cnil

Autorité administrative indépendante créée en 1978.

• Présidente actuelle : Marie-Laure Denis.

• Budget annuel de 17,6 millions d’euros, dont 14,5 millions en budget de personnel.

• 199 personnes (63 % de femmes et 37 % d’hommes), en moyenne âgées de 40 ans et ayant huit ans d’ancienneté.

Focus

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur