C’est la première fois que l’auteure de ce manga écrit sous son vrai nom. Difficile de faire autrement puisque c’est son histoire qu’elle raconte, une enfance vécue à côté d’un père alcoolique. Un livre sans concession sur une thématique souvent passée sous silence, où le texte, fort, contraste avec les dessins plus doux, parfois presque enfantins. Mariko Kikuchi dévoile tout sur sa vie quotidienne sous le même toit qu’un homme qui ne tient pas l’alcool, sur une mère qui pleure et qui finit par quitter le foyer, sur ses sentiments qu’elle dissimule – la culpabilité, le détachement, les injures, la détresse, l’impuissance… La honte, aussi : dans sa mémoire, la petite fille se souvient seulement que son père était toujours ivre, qu’il se mettait à hurler en public, qu’elle voulait l’en empêcher parce que tout le monde les regardait. Son père mort, le monde commence à lui paraître plus paisible, mais elle continue à faire des cauchemars la nuit.
« Mon père alcoolique et moi » – Mariko Kikuchi – Ed. Akata, 9,65 €.