« UN ENFANT POLYHANDICAPÉ SUR QUATRE EST SCOLARISÉ. » Le constat est dressé par la déléguée ministérielle à l’inclusion scolaire, Isabelle Bryon, au colloque international sur le polyhandicap et les processus d’apprentissage, qui s’est déroulé les 22 et 23 mars à Paris Nanterre. Venu présenter l’action gouvernementale en matière de scolarisation des enfants polyhandicapés, elle a rappelé les résultats de l’enquête pilotée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, la direction générale de la cohésion sociale et l’Education nationale, les données sur le sujet étant peu nombreuses. Une première enquête de la Drees de 2010 indiquait que 11 % des élèves accueillis dans des établissements dédiés bénéficiaient d’une scolarisation dans une unité d’enseignement de leur établissement. Une autre, de l’Education nationale, de 2014, constatait une progression de cette scolarisation, qui concernait désormais 21 % des jeunes accueillis. Mais celle-ci restant très minoritaire, la décision a été prise, lors du comité de pilotage national du plan quinquennal polyhandicap, d’élaborer un protocole d’enquête adressé à l’ensemble des 535 établissements sociaux et médico-sociaux dont l’accompagnement des enfants handicapés est inscrit dans le Fichier national des établissements sanitaires et sociaux ESMS. Dans les 195 établissements ayant répondu au questionnaire, les jeunes polyhandicapés représentent « presque la moitié des 8 520 enfants présents au 3 mai 2018 », détaille Isabelle Bryon. La scolarisation a lieu à 85 % en unité d’enseignement interne, à 1,6 % en milieu ordinaire, à 7,9 % en unité d’enseignement externalisée. Elle se fait sur des temps courts : la durée hebdomadaire moyenne d’enseignement est inférieure à 6 heures pour 69 % des enfants, dont 85 % sont scolarisés dans des groupes de 2 à 5 enfants. Dans les cas où aucun jeune accueilli n’est scolarisé en milieu ordinaire ou adapté, les raisons en incombent, selon les ESMS, à une situation qui rend très complexe la scolarisation (82 % des déclarants), à un projet personnalisé de scolarisation qui ne comprend pas de volet relatif à celle-ci (50 %), ou/et à des dotations horaires d’enseignement insuffisantes (44 %).
Prochaine étape pour le comité, l’élaboration d’un cahier des charges spécifique aux enfants polyhandicapés, afin de faciliter la coordination du personnel médico-social avec celui de l’Education nationale.