Issu d’une initiative suédoise et développé dès 2012 en France, le dispositif est généralisé sur le territoire depuis 2016 par la Cnaf avec le soutien de la Caisse centrale de la mutualité sociale et agricole (CCMSA), de la direction de la jeunesse du ministère de l’Education nationale et du ministère de la Santé et des Solidarités. L’idée est de permettre à des professionnels au contact des jeunes de développer, dans le prolongement de leur activité, une présence éducative en ligne, encadrée et légitimée.
Parmi les 1 000 promeneurs du Net formés fin 2017, plus de la moitié sont animateurs, intervenants en centres sociaux, en structures d’accueil et de loisirs. D’autres sont chargés d’information en bureaux d’information jeunesse (un peu moins d’un tiers), conseillers en insertion (missions locales) ou médiateurs numériques en maisons des jeunes et de la culture. Au total, 135 sont éducateurs en clubs de prévention, en centres sociaux, en maisons des adolescents, auxquels s’ajoutent des professions émergentes dans l’Education nationale (infirmières scolaires, conseillers pédagogiques éducatifs, enseignants) et la santé (médecins de protection maternelle et infantile…). Une réticence plus forte peut s’exprimer chez eux – y compris parmi les plus jeunes – face à des outils numériques parfois diabolisés et trop intrusifs à leurs yeux. Certains, comme les professionnels de la prévention spécialisée, considèrent néanmoins la présence sur les réseaux sociaux comme un complément essentiel à leur travail de rue. D’où un chantier de taille à mener : celui d’intégrer ces nouvelles compétences dans la formation initiale des professionnels.
Cette nouvelle modalité d’intervention, fondée sur l’appropriation des technologies numériques et de leurs usages par les jeunes, amène les acteurs à réinterroger leurs pratiques en ligne et en présentiez. Les questions peuvent porter sur le positionnement à adopter face à des situations compliquées telles que le harcèlement, le mal-être, les violences. Un autre sujet d’interrogation tient à la posture de l’« aller vers « : jusqu’où intervenir sur la Toile, sachant que le dispositif est aussi un moyen pour les professionnels de faire revenir les jeunes vers leurs structures. Parmi les effets de la démarche évalués à ce jour, le point central qui ressort est une montée en compétence des acteurs éducatifs, qui facilite le contact avec les jeunes et démultiplie les modalités tant de leur accompagnement que des projets développés avec eux.