CE N’EST PAS LA PREMIÈRE FOIS QUE LA CNAPE DÉNONCE LA « MISE EN DANGER » DE LA PRÉVENTION SPÉCIALISÉE. Et pour cause, cette fédération des acteurs de la protection de l’enfance milite pour que la prévention occupe une place de premier plan dans toutes les politiques d’action sociale, et particulièrement pour celles qui concernent l’enfance et la jeunesse. Ainsi, après avoir interpellé les auteurs du rapport sur la justice des mineurs de l’Assemblée nationale, présenté le 20 février, la Cnape s’est fait l’écho de ses craintes auprès d’Adrien Taquet.
Dans un courrier daté du 7 mars adressé au secrétaire d’État en charge de la Protection de l’enfance, elle s’inquiète de l’une des préconisations de ce rapport, visant à « confier les compétences de prévention spécialisée de la délinquance à la Protection judiciaire de la jeunesse afin de garantir son égale application sur l’ensemble du territoire ». Pour cette fédération, la scission de la prévention spécialisée en deux pans – l’un assuré par l’État et l’autre par les Départements et par les métropoles – engendrerait une dichotomie qui irait à l’encontre de ce qui est prôné dans ce rapport en faveur du décloisonnement et de la cohérence.
La Cnape a également fait part de ses craintes concernant les « nouveaux désengagements financiers de certains Départements, dans lesquels les moyens restants ne permettent pas à la prévention spécialisée d’assurer correctement sa mission et compromettent son efficience ».
Cette fédération a sollicité une audience auprès d’Adrien Taquet concernant la prévention spécialisée.