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L’Ehpad hors les murs, un dispositif d’avenir

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Les cabinets Generacio et Mixing Generations ont récemment rédigé un rapport « sur les enjeux du vieillissement au sein de l’Ehpad hors les murs et du domicile connecté » qui vise, entre autres, à apporter une vision globale des enjeux liés au thème de l’Ehpad hors les murs.

AVEC LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION, les réflexions sur les modes de vie, et plus spécifiquement sur l’habitat des personnes âgées, sont de plus en plus présentes. La preuve, sur les 18 300 ? propositions citoyennes de la concertation « Grand âge et autonomie » menée par le ministère des Solidarités et de la Santé, en partenariat avec le site make.org, les deux premières consistent à « renforcer le maintien à domicile des personnes âgées » et à « améliorer la qualité et l’accueil des personnes âgées en établissements spécialisés ». Car au-delà du domicile personnel, très majoritairement plébiscité par les Français, avec l’avancée en âge et l’augmentation du niveau de dépendance, d’autres solutions doivent être trouvées sur le territoire. L’une d’elles est l’Ehpad hors les murs. Un dispositif analysé dans un récent rapport intitulé « Les enjeux du vieillissement, l’Ehpad hors les murs et le domicile connecté ».

Réalisée conjointement par les cabinets Generacio et Mixing Consulting pour la Mutualité française et Générations mutualistes, cette étude montre tout d’abord qu’il n’existe pas de consensus autour de l’expression « Ehpad hors les murs ». « Dans “Ehpad hors murs”, il y a le terme “Ehpad”, qui est un repoussoir pour un certain nombre de personnes, assure Mélissa Petit, sociologue du vieillissement et coauteure de l’étude. De même, avec ce terme, on ne comprend pas vraiment ce qu’est ce dispositif. Il y a une opposition, une discordance entre ce qu’il est réellement et ce qu’il représente dans l’imaginaire des gens. C’est donc un frein pour son déploiement. » Autre postulat de départ, à bien prendre en compte selon les auteures de ce rapport : « On ne vit pas dans un Ehpad hors les murs, on vit chez soi. L’Ehpad hors les murs est accepté dans le cadre d’un rejet (actuel ou futur) de l’Ehpad classique par les personnes, c’est-à-dire d’une volonté de continuer à vivre à domicile : il s’agit du domicile qui choisit de s’ouvrir sur l’Ehpad, et non l’inverse. »

Elodie Llobet, spécialiste des politiques publiques et des enjeux du vieillissement et coauteure de l’étude, souligne : « Il n’y a pas aujourd’hui d’approche unique de ce concept mais plusieurs, qui peuvent être complémentaires. L’Ehpad hors les murs est un service gradué : c’est une nouvelle manière de continuer à vivre chez soi le plus longtemps possible en utilisant un lieu qui organise, coordonne et optimise les ressources dont la personne a besoin. » L’Ehpad hors les murs est ainsi présenté comme « un dispositif de prévention gradué, permettant l’accompagnement de la stratégie de prévention de fragilités liées au grand âge et ensuite l’accompagnement de la perte d’autonomie quand elle se présente malgré tout sur le domicile » ; « un dispositif transitoire vers l’Ehpad physique, l’objectif n’est alors pas d’accompagner les personnes jusqu’à la fin de vie à domicile mais bien de mettre en place un dispositif intermédiaire, préparant l’entrée en Ehpad » ; « un prolongement de l’Ehpad physique, répondant aux mêmes besoins et permettant un accompagnement à domicile jusqu’à la fin de vie, dans les mêmes conditions qu’en Ehpad et dans une logique de rayonnement territorial », et enfin « un lieu d’organisation, de coordination et d’optimisation des ressources à l’échelle d’un territoire dans une logique de services aux personnes âgées et vulnérables ».

Quel public visé ?

Alors que selon une enquête publiée par le think tank Terra Nova et le CREDOC, en octobre 2018, l’entrée en Ehpad est perçue comme « une double peine » (on entre en structure car on a perdu en autonomie mais on perd un peu plus d’autonomie en y entrant) quel est le public visé par l’Ehpad hors les murs ? « En fonction des lieux de vie, les populations vont être différentes, estime Elodie Llobet. Par exemple, le dispositif existant ne va pas forcément être le même que la personne soit dans la Creuse ou en Ile-de-France. Il y a des services différents, un temps de kilométrage différent entre le besoin et la personne ». « La question du public visé dépend beaucoup du besoin et de l’offre disponible sur le territoire, approfondit Melissa Petit. Cela dépend de comment l’offre d’Ehpad hors les murs est complémentaire de ce qui existe déjà ».

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