QUE FAIRE LORSQUE APPARAISSENT LES PREMIERS SIGNES DE PERTE D’AUTONOMIE D’UN PROCHE ? Comment déterminer un degré de dépendance et identifier les organismes susceptibles de vous aider ? Que faire lors d’une mise sous curatelle ? Quelles démarches engager ? A qui s’adresser ? Quel dossier remplir ? Comment ne rien oublier dans ces contextes anxiogènes ? Autant de questions auxquelles répond iZi Family. Et ce n’est pas rien car, selon le baromètre « Autonomie Ocirp » 2017, l’administratif serait, pour les aidants, la quatrième tâche jugée la plus difficile et chronophage, derrière la toilette, l’habillage et les déplacements. Lancée en 2016, la plateforme iZi Family se veut concrètement « le premier compagnon administratif pour toutes les familles ».
Fondateur de la société iZi Family, Damien-Jean Coquin retrace : « Comme souvent dans ce type d’initiatives, je suis parti d’un double constat personnel et professionnel. Tout d’abord, un membre de ma famille confronté à un handicap s’est retrouvé, du jour au lendemain, sans son allocation aux adultes handicapés (AAH). Ensuite, je suis l’ancien directeur du développement du groupe O2, spécialisé notamment dans la garde d’enfants à domicile et l’aide aux seniors. » Avant de poursuivre : « Dans ce contexte, j’ai eu l’idée de monter cette société. Le but étant de venir en aide à la réalisation des démarches administratives, tant aux particuliers qu’aux entreprises du secteur de l’aide à la personne, dans un contexte inhabituel. En effet, c’est à ce moment-là qu’il y a le plus de formalités à remplir, et ce, alors même que la personne ignore tout de ce qu’elle doit faire. »
Revenant sur le cas de son proche, Damien-Jean Coquin explique : « Il s’est retrouvé sans AAH pendant six mois parce qu’il était accompagné par une assistante sociale surchargée qui a oublié de renouveler sa demande d’allocation. Le temps d’instruction dans les maisons départementales des personnes handicapées est très long, et donc, durant six mois cette personne n’a eu aucune ressource. Cela m’a alerté. Je me suis dit qu’il était quand même surprenant qu’il n’existe pas un outil permettant à la fois de faciliter l’identification des démarches à réaliser dans tel ou tel contexte et de pouvoir faire de cet outil un compagnon générant des alertes, des rappels à propos de ces formalités. »
D’où la mise en œuvre d’iZi Family. Il s’agit d’un outil qui aide l’utilisateur à s’y retrouver dans les méandres des aides possibles, le soulage au sujet de certains actes de la vie courante (allocation personnalisée d’autonomie, plan d’action personnalisé, prestation de compensation du handicap…) et lui permet de bénéficier de soins à domicile (aide au retour à domicile après hospitalisation, hospitalisation à domicile), de se loger et/ou d’aménager son logement (Agence nationale de l’habitat, allocation de logement social), de répondre aux situations de précarité (allocation de solidarité aux personnes âgées, aide aux retraités en situation de rupture), de s’assurer contre les risques ou encore de gérer une mesure de protection telle que la mise en place et le suivi d’une tutelle ou d’une curatelle.
« C’est un outil idéal pour les assistantes sociales, les conseillers en économie sociale et familiale, mais aussi les parents curateurs… D’une manière générale, pour tous les acteurs qui veulent gérer pour eux-mêmes un proche ou un client, un bénéficiaire, un adhérent dans les démarches administratives à suivre », vante Damien-Jean Coquin. Le fondateur affirme encore : « Si la genèse du projet est de s’adresser aux personnes fragiles et en fin de vie,son objectif est de pouvoir le décliner sur tous les moments de vie. Que l’on puisse récupérer nos informations et nos documents pour tous les événements de vie liés à la perte d’autonomie. Dans le cas, par exemple, d’une sortie d’hospitalisation liée à une chute, cela peut être d’identifier les aides auxquelles la personne a droit pour faciliter son retour à domicile ; comment s’y prendre en cas de soins infirmiers… iZi Family prémâche tous les dossiers, tous les courriers, tous les formulaires associés à toutes les demandes d’aide. De même, les pièces jointes et les justificatifs peuvent être stockés sur la plateforme. Ainsi, toutes les démarches qui auront besoin de ces informations vont venir piocher dans l’espace personnel. Ce qui facilite la suite car tout est déjà préconstitué. »
Et de citer un exemple : « Demain, vous vous retrouvez handicapé après un accident de voiture. Vous ne connaissez certainement pas toutes les démarches à suivre ni les droits auxquels vous pouvez prétendre. En vous inscrivant sur iZi Family et en entrant votre situation, vous aurez la réponse. La plateforme vous indiquera ce à quoi vous avez droit, dans quelle mesure, quelles démarches effectuer, quels sites Internet consulter en fonction de votre âge, de votre régime de protection sociale, si vous avez des enfants ou non, si vous avez une complémentaire santé ou non… Tout est intégré. »
Damien-Jean Coquin confie encore : « L’ensemble des services coûte 5 € par mois pour un particulier, sans engagement. Le tarif n’est pas le même pour un professionnel, et cette différence est essentiellement liée au volume d’événements traités. Sous-entendu, pour que nous puissions vivre, il faut que l’on ait beaucoup d’utilisateurs à des tarifs supérieurs à 5 € par mois. C’est pourquoi nous nous adressons aussi bien aux acteurs du monde médico-social qu’à des acteurs plus “généralistes” (les caisses de retraite, les assurances, les banques, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes…). En fonction du volume commandé, le tarif est dégressif. Quand vous êtes à 5 € par mois pour le particulier, cela vaut aussi pour le professionnel qui va faire une commande à l’unité. En revanche, le tarif ne sera pas le même pour une commande de 1 000 ou de 5 000 événements. »
UNE DÉMARCHE « SOCIÉTALE »
Pour Damien-Jean Coquin, fondateur d’iZi Family, ce projet a « une vraie dimension sociétale ». « On oppose beaucoup le digital à l’humain. Or nous, nous essayons de concilier les deux et de faire en sorte, dans des situations qui ne sont pas toujours simples, que l’on puisse gagner du temps sur l’administratif au profit de l’affectif. » Il insiste : « La technologie peut donc rimer avec le social et le sociétal. D’autant plus que nous avons fait en sorte d’être tout de suite en règle avec toutes les questions liées au règlement général sur la protection des données (RGPD) car nous touchons beaucoup de données personnelles. Le propriétaire de la donnée, c’est le bénéficiaire. Nous, on ne s’en occupe pas. Nous ne sommes ni une régie publicitaire, ni dans une logique de revente de données. Ce n’est absolument pas notre approche. »