PLUS DE 70 ENFANTS RESSORTISSANTS FRANÇAIS SERAIENT ENCORE EN ZONE IRAKO-SYRIENNE, alors que le chaos règne dans cette région de conflit désertée par Daech. Souvent abandonnés et dans le dénuement, ces jeunes enfants – la majorité d’entre eux ont moins de 5 ans – sont sans la protection de leurs parents, décédés ou emprisonnés. La Cnape, fédération des acteurs de la protection de l’enfance, appelle l’État français à intervenir au plus vite pour les rapatrier car, « dans un tel chaos, la priorité n’est pas le respect des droits des enfants ». Et d’ajouter : « Les pays européens doivent se sentir concernés et réagir sans autre état d’âme que la sauvegarde de ces enfants. »
La France s’est déjà prononcée en faveur de ces rapatriements, une instruction réglemente d’ailleurs leur retour, l’accueil et l’accompagnement dans la durée. Ce sont ainsi 87 mineurs qui sont rentrés en France depuis 2014, selon le ministère de l’Intérieur, la grande majorité d’entre eux ayant d’ailleurs fait l’objet d’une procédure d’assistance éducative. Cependant, les semaines passent et plus de 70 enfants ressortissants français, « pour la plupart malades, et tous traumatisés », sont toujours dans cette zone de conflit. La Cnape pose donc la question : « Faut-il que ces enfants portent la culpabilité de leurs parents, qui ont rejoint Daech ? » Sa directrice générale, Fabienne Quiriau, est catégorique : « Il faut dissocier la culpabilité des parents du besoin de protection de leurs enfants. Ce sont des enfants et pas forcément des bombes à retardement, nous avons des obligations de protection à leur égard. »