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Pour un accompagnement des personnes âgées ambitieux et efficient

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La Fedesap, par la voix de sa vice-présidente Céline Martin, salue les propositions portées par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge pour une politique de soutien à l’autonomie qui prenne en compte les besoins des personnes, supprime les disparités territoriales et mette en avant la prévention de la perte d’autonomie.

« LE 1ER OCTOBRE 2018, LE GOUVERNEMENT LANÇAIT UNE GRANDE CONCERTATION “GRAND ÂGE ET AUTONOMIE”, prémices d’un projet de loi permettant de repenser la politique d’accompagnement de nos aînés et de nos concitoyens en situation de handicap pour les prochaines années. Devant l’enjeu sociétal, c’est toute une filière qui espère une loi d’envergure repensant un système à bout de souffle et une vraie politique d’investissements mettant fin à des décennies de gestion purement administrative, sanitaire et budgétaire de “nos vieux”.

Parmi les premières fédérations d’employeurs à alerter les pouvoirs publics sur les difficultés rencontrées par les services d’aide à domicile dans leur mission auprès des publics fragiles, la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fedesap) attend que cette réflexion nationale se traduise dorénavant en actions à la hauteur des enjeux.

Au travers de son engagement dans les différentes commissions, instances et groupes de travail mandatés par les gouvernements successifs, nous avons exprimé nos inquiétudes et diffusé nos propositions. Elles sont bien trop souvent restées lettres mortes.

Ainsi, grâce à son maillage de professionnels de proximité sur l’ensemble des territoires, la Fedesap constate les difficultés grandissantes dans l’accompagnement des personnes âgées et en situation de handicap. Les politiques de gestion des coûts combinées aux besoins croissants d’une population vieillissante rejaillissent aujourd’hui dans nos structures comme une équation qui pourrait paraître insoluble.

Pourtant, le travail engagé au sein du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), dans lequel siège la Fedesap, nous laisse espérer une volonté forte de changement de cap de notre politique de soutien à l’autonomie portée par une société civile concernée par un vieillissement attendu et inéluctable. Un vieillissement trop longtemps pensé comme la gestion de parcours de santé, alors que nos aînés demandent à être accompagnés dans leur parcours de vie, dans la cité au sein d’une société plus inclusive : il nous faut donc changer de paradigme et penser cette future politique par le prisme des besoins et non par celui de nos capacités à maintenir un système obsolète et coûteux.

Dans cet élan, le HCFEA n’a pas manqué d’exprimer sa participation à la concertation et de faire part de ses études et propositions.

La Fedesap se réjouit des propositions portées par le Haut Conseil de prise en compte des contraintes des professionnels de terrain et des impératifs de moyens à mobiliser pour une loi ambitieuse.

A l’heure où Dominique Libault, pilote de la concertation “grand âge et autonomie”, fait connaître les premières conclusions de la concertation nationale, le HCFEA formule ses propositions que la Fedesap appuie fortement.

Parmi ces conclusions, on retiendra les priorités d’actions pour le secteur telles que la situation alarmante du recrutement de personnels qualifiés, le manque d’attractivité, un reste à charge pénalisant pour nos aînés et les structures, et responsable en grande partie du taux de non-recours aux dispositifs d’aides, la politique de tarification de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) et de la prestation de compensation du handicap (PCH) disparate selon les départements créant une inégalité de traitement des bénéficiaires sur l’ensemble des territoires.

Nécessité d’investir massivement

Les propositions concrètes du HCFEA, soutenues par la Fedesap, passent en priorité par une augmentation massive de près de 1,9 milliard d’euros des investissements. Cette augmentation devrait couvrir l’évolution croissante du nombre de bénéficiaires de l’APA, une meilleure effectivité des plans d’aide, une meilleure reconnaissance des coûts de prestation des services à domicile leur permettant, je cite, “d’améliorer les conditions de travail, de formation et de rémunération des personnels d’intervention et d’encadrement”.

Le HCFEA a rendu, le 6 décembre 2018, un avis sans équivoque sur l’urgence de supprimer “les écarts actuels entre départements qui lui semblent contraires au principe d’égalité”, remettant en question par là même la gouvernance totale des départements sur l’APA et la PCH, tout en reconnaissant le périmètre départemental comme compétent dans la gestion technique de la politique de l’autonomie.

Cette proposition, soutenue par la Fedesap, devrait permettre une homogénéité de traitement de nos aînés en conférant la mission centrale et régulatrice du financement à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et en redéployant les compétences départementales sur des missions d’information, de coordination et de contrôle de la qualité de l’offre. Ce modèle devrait permettre la gestion d’une politique plus efficiente : à l’Etat le rôle régalien de permettre à tous de bénéficier d’un accompagnement équitable en fonction de ses moyens et de ses besoins, aux départements la mission de s’assurer que nos aînés puissent bénéficier d’une offre de qualité en accompagnant les structures dans la modernisation de leur offre.

Prévenir la perte d’autonomie

La Fedesap s’associe enfin au Haut Conseil dans la mise en avant de la prévention nécessaire à une politique active et d’anticipation de la perte d’autonomie. Nous sommes convaincus qu’un meilleur repérage des différentes étapes de la perte d’autonomie en amont participerait non seulement à faire reculer l’échéance de la dépendance et donc des soins par des actions de prévention mais également contribuerait à l’optimisation et au ciblage des prises en charge, utiles à la bonne gestion des dépenses publiques. Ce rôle de coordination assuré par nos structures doit donc être reconnu et justement valorisé.

Nous devons probablement repenser nos modes de vie en y intégrant plus tôt le vieillissement comme une grande étape de la vie, au même titre que beaucoup d’autres événements de la vie sociale et familiale qui engendrent des changements de mode de vie. Tant que notre société abordera la question du vieillissement avec une perception angoissante et repoussante, nous resterons sur des mesures d’amélioration et de recyclage qui visent à utiliser et à rénover l’existant. La Fedesap est résolument engagée à participer aux fondements d’un système moderne bienveillant et efficient de l’accompagnement à domicile de demain tout en préservant sa ligne de route primordiale : la garantie du libre choix de la personne aidée.

Le vieillissement est un phénomène naturel qui commence dès nos premiers jours d’existence. Nous apprenons à parler, à marcher, apprenons à bien vieillir… ensemble. »

Contact : cmartin@fedesap.org

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