LE PREMIER RENDEZ-VOUS DES 400 ANIMATEURS RÉGIONAUX de la stratégie pauvreté a eu lieu le 13 février. Une table ronde y a réuni Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, Christophe Itier, haut-commissaire à l’économie sociale et solidaire, Jean-Marie Marx, haut-commissaire aux compétences et à l’inclusion par l’emploi, et Sylvain Mathieu, délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement. Les quatre acteurs se sont efforcés de démontrer leur « cohérence » autour du plan « pauvreté ». Sylvain Mathieu a déroulé les objectifs connus du plan quinquennal « Logement d’abord », « dimension logement de la stratégie pauvreté ». Selon lui, les axes de « prévention des ruptures » ou encore de « mobilisation du privé » leur sont communs.
Mais à la fin de son intervention, un directeur de centre d’hébergement l’a interpellé : « Les CHRS ont subi en 2018 des coupes budgétaires très fortes. Aucun de nos propos n’a été repris dans les comptes rendus. Nous avons eu le sentiment d’avoir été injustement sanctionnés. » Dédiés aux publics les plus fragiles, les CHRS sont visés par une baisse des crédits à hauteur de 57 millions d’euros d’ici à 2022. L’an dernier, 20 millions leur ont été supprimés, et ce seront 13 millions en 2019. Les impacts sont en train d’être évalués en interne. Sylvain Mathieu a reconnu un « coup de rabot budgétaire qui n’avait pas de raison spécifique ». Mais il estime qu’un allègement des charges en 2019 et le dégagement d’un financement pour l’accompagnement ont permis de « lisser » cette coupe. Surtout, le délégué interministériel refuse d’y voir une contradiction avec le plan pauvreté, arguant que l’heure est à « la mesure de l’efficacité des dépenses sociales » dans l’hébergement. Le travail sur « des objectifs et indicateurs à définir » en ce sens ainsi que « la formation des gestionnaires et travailleurs sociaux » doivent être, selon lui, la priorité.
Le prochain cycle de conférences régionales sera lancé à partir de juin 2019. D’ici là, un nouvel espace de travail collaboratif en ligne sera ouvert mi-mars pour structurer la mise en œuvre de la stratégie. Olivier Noblecourt a également mis en avant l’objectif d’avoir à terme « 50 % de personnes concernées » dans les concertations, reconnaissant qu’elles sont « trop peu » présentes pour le moment.