« EN FRANCE, UNE PERSONNE ÂGÉE SUR QUATRE SOUFFRE D’ISOLEMENT. Parmi celles-ci, 300 000 sont en état de “mort sociale”, privées de liens et des plaisirs simples et essentiels de la vie. » C’est pour lutter contre cet isolement grandissant des personnes âgées, que l’association des Petits frères des pauvres œuvre au quotidien depuis sa création, en 1946. Fondée par Armand Marquiset dans une volonté autant sociale que spirituelle, l’association aurait pu devenir une congrégation religieuse. L’avis de l’Eglise n’ira pas en ce sens. L’association se dit aujourd’hui sans appartenance politique ni confessionnelle.
L’une de ses principales missions, l’accompagnement des personnes âgées à leur domicile, par téléphone, en hébergement collectif ou encore en milieu carcéral vise avant tout à améliorer leurs conditions de vie, et développer l’écoute et la reconnaissance des seniors. L’association organise également des activités pour les fêtes de fin d’année, et des séjours à la mer, à la campagne. L’année dernière, plus de 4 000 personnes ont pu bénéficier de vacances. Et tout au long de l’année, ce sont des ateliers d’expression créative, des sorties culturelles, des activités de bien-être ou de simples repas qui sont proposés par les équipes de l’association.
Les Petits Frères des pauvres agissent aussi pour favoriser l’accès à un habitat stable, que ce soit à travers le maintien à domicile ou l’accompagnement vers le logement pour les personnes sans abri. En 2017, 1 853 personnes ont bénéficié de l’action « Héberger-loger » et 835 personnes d’un accompagnement vers le logement. Les Petits Frères des pauvres, à travers l’Association de gestion des établissements des Petits Frères des pauvres (PFP-AGE) créée en 2001, gère également trente établissements, comprenant des petites unités de vie destinées aux personnes en perte d’autonomie, des logements accompagnés ou des pensions de famille.
En parallèle des liens tissés avec les personnes âgées isolées et souvent précaires, les Petits Frères des pauvres prennent position sur les situations dont ils sont témoins. Ils ont dénoncé les conditions de vie des résidents en hébergement collectif, ou encore les conséquences de l’exclusion numérique des personnes âgées. En accord avec son rôle d’alerte de l’opinion publique, l’association participe au « grand débat national » en organisant des débats locaux pour faire entendre la voix des personnes « inaudibles », isolées, peu connectées à Internet et ayant des problèmes de mobilité.
• 38 238 personnes aidées.
• 7 100 personnes écoutées grâce à la plateforme Solitud’écoute
• 4 243 personnes parties en vacances.
• 12 212 bénévoles engagés.
• 30 maisons d’accueil temporaire, transitoire ou prolongé.
• 475 appartements individuels.
• 160 projets soutenus.
« Pour que s’engage le changement, il est primordial de redonner la parole aux personnes que nous accompagnons. » Pour Armelle de Guibert, porter la voix des personnes isolées est une priorité. Entrée dans le secteur social en 2002, après une carrière dans des fonctions RH au sein d’un groupe du secteur numérique, l’actuelle déléguée générale des Petits Frères des pauvres a été successivement directrice adjointe dans un centre d’hébergement et de réinsertion sociale puis directrice d’un pôle hébergement « jeunes ». Elle a intégré ensuite les Petits Frères des pauvres en 2010. Elle y dirigera notamment le pôle dédié à l’accompagnement des personnes en grande précarité, avant d’être directrice de l’Association de gestion des établissements des Petits Frères des pauvres (PFP-AGE). En 2016, Armelle de Guibert est nommée déléguée générale de l’association. Depuis, elle accompagne son développement sur l’ensemble du territoire. En deux ans, 1 000 nouveaux bénévoles et une cinquantaine d’équipes sont venus renforcer l’association.