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Un référentiel pour en finir avec les sorties sèches

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Un référentiel, intitulé « Accompagner les sorties de l’aide sociale à l’enfance », a été présenté le 14 février. Il doit guider les départements pour atteindre l’un des objectifs de la stratégie pauvreté : « zéro sortie sèche de l’ASE ».

« NOUS NE POUVONS PLUS TOLÉRER QUE LES JEUNES qui sortent de l’aide sociale à l’enfance soient brutalement confrontés à une rupture de leur prise en charge et que la collectivité publique se désintéresse de leur sort », a commenté Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge de la protection de l’enfance, lors de la présentation de ce document de référence le 14 février dernier. Chaque année 21 000 jeunes sortent du dispositif de l’aide sociale à l’enfance (ASE), leur prise en charge s’arrête, pour un grand nombre d’entre eux, brutalement à l’âge de 18 ans. Il en ressort que 70 % des jeunes de l’ASE n’ont aucun diplôme à leur sortie et 1 personne sans domicile fixe sur 4 vient de la protection de l’enfance. Pour Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, c’est un « carnage social » auquel la stratégie « pauvreté » veut mettre fin ; c’est d’ailleurs l’un de ses axes obligatoires de la contractualisation entre l’Etat et les départements. Pour structurer les actions à mener, les départements devront suivre le référentiel, intitulé « Accompagner les sorties de l’aide sociale à l’enfance », piloté par la délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté, qui détermine cinq engagements.

Un filet de sécurité

Ce document de référence, élaboré par un groupe de travail – constitué des représentants des institutions, des associations et, à parts égales, d’enfants et anciens de l’ASE, et présidé par Fouzy Mathey, ancienne enfant placée et aujourd’hui consultante en politique publique –, définit un socle commun pour déterminer ce qu’est l’accompagnement pour éviter une sortie sèche. Ce dernier repose donc sur cinq engagements.

Le premier est un préalable à tous les autres : la préservation du lien et d’un lieu d’ancrage neutre. Il s’agit de l’enjeu le plus délicat et le plus complexe, en particulier pour certains jeunes qui ont parfois tendance à vouloir « claquer la porte » quand ils ont 18 ans, selon les anciens de l’ASE membres du groupe de travail. Le jeune pourra ainsi désigner une personne ressource pour maintenir le lien entre les services de l’ASE et lui-même. Le logement stable est le deuxième axe important. Alors qu’il constitue une préoccupation essentielle pour tous les jeunes, elle l’est encore plus pour ceux de l’ASE qui bénéficient rarement de soutiens familiaux. Fouzy Mathey précise que les foyers de jeunes travailleurs ou les centres d’hébergement et de réinsertion sociale ne sont pas forcément une solution pour tous, car « quand on a grandi dans un foyer toute sa vie, on n’a juste envie d’avoir un chez-soi ». Une demande qui reste néanmoins à l’appréciation des départements, qui seront maîtres de leurs actions.

Un accès à leurs droits

Les autres engagements doivent permettre aux jeunes d’accéder à leurs droits : un accompagnement pour obtenir des ressources financières (aides, bourses…) ou la construction d’un projet professionnel avec un « droit à l’essai ». A 18 ans, le projet professionnel est rarement abouti et l’erreur d’orientation possible. Actuellement, lorsque le projet initial du jeune échoue, son accompagnement prend fin.

Le dernier engagement concerne l’accès à la couverture santé et aux soins. Sur ce volet, Adrien Taquet et Christelle Dubos, secrétaires d’Etat, ont annoncé, lors de la présentation de ce référentiel, l’attribution automatique de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) à tous les jeunes avant leurs 18 ans, pour leur garantir une couverture santé dès leur sortie de l’aide sociale à l’enfance.

En contrepartie du respect de ces engagements, les départements recevront un soutien de l’Etat de 2 000 € par an et par jeune. Une enveloppe financière qui reste insuffisante selon Stéphane Troussel, le président du département de Seine-Saint-Denis, qui se félicite tout de même de ce « signal important ».

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