CRÉÉ LE 14 JUIN 1990 À LA SUITE D’UN RAPPORT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL et à la demande des présidents des commissions des affaires sociales de l’Assemblée nationale et du Sénat, l’Observatoire national de l’action sociale (Odas) est un organisme indépendant chargé de l’évaluation des politiques sociales et éducatives, notamment celles consacrées à la protection de l’enfance, à l’insertion et au soutien à l’autonomie.
Constitué en association, l’Odas réunit de nombreux adhérents aux profils divers : la quasi-totalité des départements y ont adhéré, tout comme la majorité des villes de plus de 50 000 habitants, des organismes de protection sociale, des établissements publics et administratifs, des associations et fédérations d’associations de la solidarité et des entreprises du secteur social. « Notre observatoire est à égale distance de tous les acteurs institutionnels, et il en tire son indépendance et sa crédibilité », estime Jean-Louis Sanchez, son délégué général. L’idée était également de « proposer un terrain neutre » aux différents acteurs pour échanger sur les mutations sociétales et l’évolution de la réponse publique.
« Notre colonne vertébrale, c’est l’observation, explique-t-il. Elle est utile pour faire évoluer la réflexion des décideurs. » L’Odas anime ainsi des commissions et des groupes de travail thématiques, réalise des enquêtes et études quantitatives et qualitatives, des recherches-actions, des investigations sur le terrain et tient régulièrement des colloques, des réunions d’information et des conférences de presse. En 2006, l’Odas crée l’Agence des pratiques et initiatives locales (Apriles), et l’intègre à son équipe, dans le but de repérer et de promouvoir les bonnes pratiques.
Une neutralité qui se reflète dans ses financements, soutenus pour un tiers par les adhésions de ses membres et pour un tiers par l’Etat (direction générale de la cohésion sociale) et le Parlement. Enfin, l’Odas perçoit des subventions et des participations (Caisse centrale de la MSA, Caisse nationale des allocations familiales, Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, Commissariat général à l’égalité territoriale…), affectées à des activités ou des travaux. Mais comme le secteur social qu’il analyse, l’observatoire connaît une réduction importante de ses financements structurels depuis plusieurs années. « En dépit d’une notoriété qui se renforce, et se traduit par des sollicitations très nombreuses et variées, l’Odas a subi ces dernières années une réduction considérable de ses subventions nationales », peut-on lire dans son rapport d’activités 2017. Ce qui l’a contraint à amplifier de son activité de « recherche-action », principalement financée par les collectivités locales. Au risque de ne plus parvenir à mener à bien ses missions premières.
• Plus de 150 adhérents parmi lesquels la quasi-totalité des départements.
• 1990 : création de l’Odas.
• 2006 : création de l’agence Apriles.
Jean-Louis Sanchez est le fondateur et délégué général de l’Odas. Il enseigne d’abord dans le primaire et le secondaire en Algérie, puis à la faculté de droit de Limoges, de 1968 à 1975. Il occupe ensuite des fonctions d’encadrement dans des collectivités locales. Politologue, Jean-Louis Sanchez est également l’auteur d’ouvrages sur le développement économique et social. Il est à l’origine de la promotion de la « fraternité » comme grande cause nationale en 2004, ce qui a donné lieu à une forte implication des maires des grandes villes de France. Les deux tiers ont signé une charte de la « fraternité ». En 1995, il crée le Journal de l’action sociale et du développement social (JAS), organe de presse traitant de l’action sociale, et, en 1998, l’Institut national du développement social.