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Des conditions de toujours aussi précaires

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Loin de s’être améliorées ces dernières années, les conditions de vie des Mahorais ont eu tendance à se dégrader. Habitats précaires, manque d’accès à l’eau courante ou à Internet. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Insee, publiée le 7 février.

LORS DE LA REMISE DE SON RAPPORT, MI-JANVIER, sur le manque d’accès aux services publics suite à la dématérialisation, le défenseur des droits en appelait à ne pas « oublier nos 2 millions de concitoyens vivant en outre-mer ». Il pointait le fait que le taux d’équipement et celui de raccordement à Internet y étaient parmi les plus faibles de France.

Une situation qui se confirme à la lecture de l’étude de l’Insee consacrée à Mayotte, publiée le 7 février. Elle pointe des conditions de logement et un taux d’équipement à Mayotte qui ont peu progressé, voire se sont dégradés ces dernières années. Et ce, alors que la population mahoraise augmente, du fait des naissances (+ 3,8 % par an en moyenne entre 2012 et 2017, contre + 2,7 % sur la période 2007-2012) et de l’immigration, en provenance notamment des Comores. En lien avec la forte croissance démographique, la hausse des résidences principales est plus dynamique sur cette période (+ 4,1 % par an) qu’entre 2007 et 2012 (+ 2,4 %). La taille moyenne des ménages baisse légèrement pour s’établir à quatre personnes en 2017, mais les résidences principales comptent toujours en moyenne une pièce de moins qu’en métropole, elles restent très densément occupées (1,4 personne par pièce contre 0,6 en métropole).

Forte présence de l’habitat précaire

L’accession à la propriété recule de 3 points par rapport à 2012, pour s’établir à 54 % de ménages propriétaires. « Les conditions de logement se sont globalement peu améliorées entre 2012 et 2017, alors qu’elles avaient progressé entre 2007 et 2012 », notent les auteurs de l’étude. L’habitat précaire reste ainsi très présent : en 2017, 39 % des résidences principales étaient en tôle, en bois, en végétal ou en terre. Cette part a légèrement augmenté depuis 2012 (+ 1 point), alors qu’elle avait un peu diminué sur la période 2007-2012. De plus, 59 % des résidences principales n’ont pas le confort sanitaire de base (qui comprend l’accès à un point d’eau à l’intérieur du logement, la présence de toilettes et d’une baignoire ou douche). Si cette proportion s’est réduite entre 2012 et 2017 (– 5 points), la baisse est moins rapide qu’au cours des cinq années précédentes.

En outre, cette amélioration concerne uniquement l’habitat construit en dur, tandis que le confort sanitaire des habitations précaires ne progresse pas. En 2017, 95 % des habitations précaires ne disposaient pas du confort sanitaire de base, contre 37 % pour les habitations en dur. « Les natifs de l’étranger vivent près de trois fois plus souvent en habitat précaire que les natifs de Mayotte. L’écart est plus fort encore avec les natifs de métropole ou des autres départements d’outre-mer, qui bénéficient des conditions de logement les plus favorables », soulignent les auteurs de l’étude.

En 2017, 29 % des ménages n’avaient pas accès à un point d’eau à l’intérieur de leur résidence principale. Une proportion qui n’a quasiment pas évolué depuis 2012, alors qu’elle avait nettement baissé entre 2007 et 2012. En 2007, 63 % des ménages n’avaient pas accès à un point d’eau à l’intérieur de leur résidence principale. La stagnation globale observée depuis 2012 serait « liée à la légère hausse de la part d’habitat précaire », selon l’étude. L’absence d’accès à l’eau reste cinq fois plus fréquente dans l’habitat précaire (56 %) que dans l’habitat en dur (12 %). Lorsque les ménages ont l’eau courante dans leur logement, il s’agit trois fois sur quatre uniquement d’eau froide.

L’équipement des ménages a peu progressé : la part de résidences principales qui ne sont pas équipées de réfrigérateur, congélateur ou lave-linge est quasi stable depuis 2012, alors qu’elle s’était réduite de 16 à 17 points entre 2007 et 2012. Les ménages détiennent moins souvent un téléviseur qu’en 2012. Un sur trois dispose d’un ordinateur (à peine plus qu’en 2012), et 28 % ont une connexion à Internet avec une box ou un accès wifi gratuit. En revanche, la présence de climatisation devient plus fréquente : elle concerne désormais un ménage sur quatre. En 2017, l’accès à l’électricité n’est pas encore généralisé à Mayotte : 10 % des résidences principales en sont toujours dépourvues.

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