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Changer de regard sur le malade

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« EN FRANCE, LA STIGMATISATION EST FORTE, IL N’Y A PAS DE BIENVEILLANCE VIS-À-VIS DE LA MALADIE PSYCHIQUE. UNE SOCIÉTÉ INCLUSIVE DOIT PENSER À CHANGER SON REGARD SUR LES PERSONNES SOUFFRANT DE TROUBLES PSYCHIQUES ET SUR LES PERSONNES QUI LES ACCOMPAGNENT, les familles comme les soignants », insiste Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam). « Il y a une telle ignorance, une telle masse de préjugés et de représentations stéréotypées autour des troubles psychiques. Cela n’est pas sans conséquences sur les malades. Il est encore difficile d’avoir une détection rapide de ces troubles, de faire en sorte que le diagnostic posé soit accepté par le malade. De fait, les entrées en soins sont faites trop tardivement et sous le sceau de l’urgence et de l’absence de consentement, encore très fréquemment », ajoute Jacques Marescaux, président de Santé mentale France.

En juin dernier, Santé mentale France, l’Unafam et l’Infipp (organisme de formation professionnelle spécialiste de la santé mentale) ont créé l’association PSSM France, chargée de piloter, dès cette année, le programme « Premiers secours en santé mentale » (PSSM). De quoi s’agit-il ?

Le concept de premiers secours en santé mentale est né en Australie, en 2000, sous l’appellation Mental Health First Aid (MHFA). Elaboré par Betty Kitchener, éducatrice de profession et usagère du système de soins en santé mentale, et Tony Jorm, professeur de médecine et chercheur, il vise à élargir le principe des « premiers secours » aux soins psychiques, pour augmenter la capacité des citoyens à réagir face à ces troubles et à bien connaître le système de soins et d’accompagnement afin d’être en mesure d’aider les malades à s’orienter « vers un dispositif susceptible d’apporter l’écoute et les soins requis par leur état de santé ». « Tous les acteurs ne savent pas reconnaître les troubles psychiques, se positionner avec justesse, prendre la bonne décision d’une hospitalisation », rappelle Marie-Jeanne Richard. Les PSSM concernent tous les échelons de la société : la société civile, l’Education nationale, les professionnels du social, l’administration pénitentiaire, la police… « Notre idée est de faire un programme de masse comme l’ont fait les Australiens pour faire reculer la stigmatisation. En Australie, on compte près de 750 000 personnes formées à fin 2018. A l’échelle de la France 1,7 million de personnes », précise Jacques Marescaux.

L’idée de cette formation figure parmi les 25 mesures prioritaires de la politique de prévention pour « rester en bonne santé tout au long de la vie », annoncées par le Premier ministre et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Celle-ci a communiqué, le 24 janvier dernier, sur l’attribution de budgets supplémentaires pour la psychiatrie, et également sur le projet de PSSM pour les étudiants.

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