« LE CONTEXTE ACTUEL FAIT QU’IL Y A UNE ÉVOLUTION ASSEZ IMPORTANTE DES ATTENTES DES SENIORS, notamment sur la question du logement. Ainsi, les personnes âgées sont à la recherche d’une vraie qualité de logement, que ce soit d’un point de vue architectural, environnemental, de la qualité et du nombre de services proposés, de la discrétion des dispositifs d’aide à l’autonomie (il faut qu’ils soient non stigmatisants), etc. Mais la chose la plus importante est le souhait de la personne âgée de rester le plus longtemps possible dans son domicile. » Ce constat a été dressé lors de la troisième édition du salon AgeingFit (qui s’est tenu à Lille les 29 et 30 janvier) par Frédéric Chaussade, directeur de la stratégie, des affaires médicales et de l’innovation de Santélys, association reconnue d’utilité publique spécialisée dans la santé à domicile, le médico-social et la formation, qui intervient dans la région des Hauts-de-France et en Bourgogne-Franche-Comté. Le contexte évoqué est celui du défi que représente le vieillissement de la population pour notre société : aujourd’hui, la France compte 1,5 million de personnes de plus de 85 ans ; en 2050, celles-ci seront 4,8 millions. En parallèle, des pathologies chroniques connexes au vieillissement se développent et la perte d’autonomie s’accroît de plus en plus avec le grand âge. Pourtant, la France manque d’offres de logements intermédiaires non médicalisés adaptés aux seniors.
Dans cette conjoncture particulière, Santélys a décidé de créer Homilys, « un concept innovant de résidences adaptables à la perte d’autonomie progressive des personnes âgées (logements fonctionnels, équipements innovants, discrets, intelligents, combinés à un télésuivi et à un accompagnement individualisé) ». Frédéric Chaussade explique : « Avec l’arrivée de la génération baby-boom dans le grand âge et son appétence pour les nouvelles technologies, on sent poindre de nouvelles habitudes de vie, plus centrées autour du numérique. C’est donc une variable à prendre en compte dans l’aménagement des futurs logements. » Et de poursuivre : « Nous avons essayé d’imaginer quel pourrait être l’habitat qui permettrait à la personne âgée de vivre jusqu’au bout à domicile. Nous avons donc créé le concept Homilys, à savoir une résidence connectée au service de l’autonomie. »
« Homilys est une offre de logement locatif confortable, sécurisé (une notion importante chez les seniors) et adaptable à la perte d’autonomie progressive, avec pour objectifs principaux de proposer un cadre de vie adapté aux personnes âgées et centré sur le bien-être (vieillir bien plutôt que bien vieillir), détaille Marie-Pierre Schepens, la directrice. Homilys entend jouer un rôle dans la prévention des effets du vieillissement et de la perte d’autonomie, c’est-à-dire éviter au maximum les hospitalisations, qui sont des périodes de rupture dans la vie des personnes âgées. Mais Homilys entend aussi rompre l’isolement et favoriser le lien social. »
L’originalité du projet, selon Frédéric Chaussade, s’appuie sur quatre grands principes. Le premier étant la mise en place de logements « confortables » et « évolutifs ». « Nous avons gardé la notion de lien social, dans un environnement humain et assez simple, détaille-t-il. Nos appartements, du T2 au T3 (de 50 à 76 m2), sont évidemment adaptés aux personnes à mobilité réduite. Dans chacune des résidences, il y a des espaces communs modulables favorisant la mise en place d’activités (sport, animation, cuisine, lecture…) et des appartements neutres permettant de recevoir des proches. Le tout dans un environnement privilégié, un cadre de vie sécurisant, convivial, à proximité immédiate des commerces, des services et des transports. »
Autre grand principe des résidences Homilys, la domotique associée au télésuivi. « L’idée est de pouvoir récolter et analyser le maximum de données possibles afin d’interagir avec le résident et d’intervenir en amont d’un certain nombre de problématiques qui engendreraient des ruptures de vie. » Et Frédéric Chaussade d’énumérer quelques-unes des technologies présentes : « Nos résidences sont dotées de sols intelligents qui permettent de détecter les chutes de la personne, de surveiller son activité physique, de faire une remontée d’informations sur sa mobilité et de mettre en place des dispositions préventives si des données suspectes sont détectées. De même, des chemins lumineux sont directement intégrés dans les plinthes et s’allument dès la pose du pied au sol. Cela permet, par exemple, de guider la personne de la chambre jusqu’à la salle de bain de manière totalement sécurisée. Enfin derniers outils de domotique présents : de la téléassistance, des détecteurs de température anormale, de fuite d’eau, de fumée. »
Les deux autres principes majeurs des résidences Homilys sont l’accompagnement personnalisé et individualisé – « parce que chaque résident est unique » – et la qualité des animations et services dispensés. « Le premier projet à avoir vu le jour est la résidence Villa Armonia, à Roubaix, renseigne Marie-Pierre Schepens. Ouverte depuis mars 2018, elle compte cinq appartements en location, à cinq minutes à pied du centre-ville. Les loyers vont de 1 490 à 1 980 €, hors charges. Le locataire peut souscrire un forfait “sécurité”, «“ confort”, “quiétude” ou “bien-être”. C’est lui qui choisit en fonction de ses besoins. » Pour l’heure, « seul un couple occupe un appartement. Il reste donc quatre appartements (deux T3 et deux T2) », précise encore la directrice. A noter, deux autres résidences ouvriront dans les prochaines semaines : L’Ecrin de l’Escaut, à Proville (15 appartements) et la résidence Le Parc du Grand Saule, à La Bassée (14 appartements).
Association reconnue d’utilité publique spécialisée dans la santé à domicile et dans la formation, Santélys a pour objectif de « trouver une solution au domicile, quels que soient l’âge, le niveau de dépendance et l’état de santé du patient ». Plus précisément, les équipes pluridisciplinaires de Santélys, en partenariat avec les professionnels et acteurs de santé locaux, assurent une prise en charge globale (technique, paramédicale, sociale, psychologique et administrative) « des patients nécessitant des soins techniques à domicile dans le cadre de soins palliatifs, des pansements complexes, une rééducation… lors d’une hospitalisation à domicile ». Mais aussi « des personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique nécessitant une dialyse », ou encore « des personnes en situation de handicap et des personnes âgées dépendantes », par le biais de son service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) et de son équipe spécialisée Alzheimer à domicile (Esad).