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Un droit à la parentalité

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Lundi 4 février, une table ronde, organisée par le comité « Parentalité des personnes en situation de handicap », a posé la question : quelles politiques publiques pour soutenir la parentalité des personnes en situation de handicap ? Un éclairage sur la situation de ces parents.

LA PARENTALITÉ DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP n’est pas, aujourd’hui, encore une évidence, la création en 2017 du comité « Parentalité des personnes en situation de handicap »(1) en témoigne. Alors que la question ne se pose pas pour les valides, « souvent, l’entourage familial ou professionnel d’une personne en situation de handicap s’interroge sur les capacités, voire la légitimité de futurs parents à assurer le bien-être d’un enfant », affirme le comité. Un constat qui va à l’encontre de l’article 23 de la convention de l’ONU relative aux droits des personnes en situation de handicap, ratifiée le 18 février 2010 qui stipule que « les Etats parties prennent des mesures efficaces et appropriées pour éliminer la discrimination à l’égard des personnes handicapées dans tout ce qui a trait au mariage, à la famille, à la fonction parentale et aux relations personnelles, sur la base de l’égalité avec les autres ».

Un déni de la parentalité

Cette table ronde a permis de mettre en lumière les difficultés du quotidien que rencontrent trop souvent les parents en situation de handicap, comme en témoigne Agnès Bourdon-Busin, porte-parole du comité parentalité : « Quand on veut être parent, il faut tout anticiper, il n’y a aucune spontanéité. Rien que pour aller au cinéma avec mes enfants ou les accompagner à une compétition sportive, je dois m’assurer que c’est accessible. Les difficultés ne sont pas seulement au domicile. » Une réalité que ne nie pas la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées qui a ouvert cette table ronde. Sophie Cluzel a ainsi indiqué que si des progrès avaient été faits, les politiques publiques ont encore du mal à répondre aux demandes spécifiques : « La parentalité est un sujet majeur par rapport aux respects des droits fondamentaux. Mais aujourd’hui notre dispositif de compensation fait l’impasse sur la parentalité alors même que s’occuper de son enfant fait partie des actes essentiels de la vie quotidienne. » Un fait que dénonce à grande voix toutes les personnes concernées. La ministre a ainsi indiqué à ce sujet qu’un groupe de travail allait être prochainement lancé dans le cadre de la Conférence internationale du handicap. Elle estime que cette réflexion devrait apporter des réponses concrètes à cette problématique. Les associations présentes à la tribune et dans le public y seront très attentives.

Changer les mentalités

Mais au-delà de cette difficulté financière de compensation, il existe aussi un problème d’image et de compréhension. Et c’est Céline Poulet, secrétaire générale du comité interministériel du handicap qui s’en est fait l’écho : « On ne peut pas dire aujourd’hui que cela va de soi, être parent en situation de handicap n’est pas toujours bien perçu partout. Il y a encore une vraie difficulté à faire comprendre aux professionnels que l’on peut être un parent formidable et être en situation de handicap. Et d’ajouter : Il faut continuer à en parler car il y a encore trop de signalements de parents en situation de handicap auprès de l’aide sociale à l’enfance, cela montre une mauvaise compréhension des situations. » Si aucun chiffre n’existe sur le placement d’enfants de parents en situation de handicap, la formation des professionnels du social et médico-social ainsi que des magistrats est fortement souhaitée. Adrien Taquet, le nouveau secrétaire d’Etat en charge de l’enfance, qui a clôturé la table ronde, a affirmé vouloir intégrer le soutien à la parentalité des personnes en situation de handicap dans la future stratégie sur la protection de l’enfance, des mesures qui doivent être en principe présentées en juillet prochain. Dans tous les cas, les différents interlocuteurs qui se sont succédé à la tribune, que ce soit la CNAF ou encore la direction générale de la cohésion sociale pourront s’inspirer des propositions du comité(2) pour des politiques publiques plus volontaristes à l’égard du soutien à la parentalité des personnes en situation de handicap.

Notes

(1) Constitué de l’AFM-Téléthon, APF France handicap, Créadvis, Croix-rouge française, Union nationale des associations familiales et VYV Care île de France.

(2) Consultables sur Dropbox : https://lc.cx/DevenirParent.

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