LES 17 ET 18 DÉCEMBRE 2019 SE TIENDRA LE FORUM MONDIAL SUR LES RÉFUGIÉS, organisé par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU. Lors d’une conférence de presse le 24 janvier, Volker Türk, Haut Commissaire assistant chargé de la protection au HCR, a présenté ce forum comme l’occasion de « trouver des engagements contraints et opérationnels pour mettre en œuvre le Pacte mondial sur les réfugiés ». Ce pacte, adopté le 17 décembre, a été selon lui un « miracle dans le contexte politique actuel ». Il vise à renforcer la coopération internationale pour partager les responsabilités avec les principaux pays d’accueil, parmi lesquels on trouve le Liban, la Jordanie, l’Ouganda, l’Ethiopie, le Nigeria… A eux seuls, dix pays, tous en développement, accueille près de 60 % des réfugiés du monde. Le Pacte mondial comble donc « une lacune jamais résolue : la coopération internationale, multilatérale, pour soutenir ces pays accueillant un afflux massif ». Mais tout comme le Pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières, adopté à Marrakech les 10 et 11 décembre, il n’a aucun caractère contraignant. Amnesty International juge ainsi que « si le Pacte mondial contient quelques bonnes propositions sur la manière de concrétiser le partage des responsabilités, on ignore s’il s’appuie sur la volonté politique nécessaire pour les mettre en œuvre ». « Nous avons le cadre élaboré, maintenant nous voulons collectionner les promesses, les contributions et engagements à long terme des Etats membres et autres partenaires », assure de son côté Volker Türk.
Le représentant du HCR était en visite à Paris le 25 janvier pour rencontrer le gouvernement et les instances françaises et « préparer le Forum mondial », « renforcer les capacités d’asile » et avoir une « prévisibilité sur le programme de réinstallation ». Près de 1 300 exilés ayant transité par le Tchad et le Niger se sont vus accorder l’asile par la France, sur un objectif de 3 000 réinstallations avant fin 2019. Volker Türk rappelle que les chiffres d’arrivée sur le continent européen sont en « baisse continue depuis 2015 ». En 2018, « on est plus ou moins à la moyenne des arrivées de demandeurs d’asile que l’Europe recevait dans les années 2000 ». Le responsable du HCR fustige donc les « discours politiques disproportionnés par rapport à la réalité » qui nourrissent « la peur, et ne nous aident pas à regarder de façon rationnelle les défis auxquels on doit faire face ».