« QUI SE SENT PAUVRE EN FRANCE ? », C’EST LA QUESTION posée dans le dernier numéro de la Revue française de sociologie. La pauvreté fait l’objet de diverses définitions fondées, le plus souvent, sur le niveau et les conditions de vie ou sur le recours à l’aide sociale de l’Etat pour garantir un minimum de ressources. Une approche pertinente mais qui peut s’avérer réductrice, selon les auteurs, Nicolas Duvoux et Adrien Papuchon, qui s’interrogent sur les notions de « pauvreté subjective » et d’« insécurité sociale ». Sur la base des études de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), ils montrent que le sentiment de pauvreté s’étend progressivement : à titre d’exemple, il a triplé entre 2014 et 2017 chez les étudiants, doublé chez les chômeurs, les salariés à temps partiel mais également chez les ouvriers ou employés ayant un emploi à temps plein, chez les familles monoparentales ou encore chez les retraités locataires. Comme si un « halo de pauvreté » se dessinait…
« Revue française de sociologie » n° 59-4 – Ed. Presses de Sciences Po, 25 €.