« LE SECTEUR MÉDICO-SOCIAL EST ENCORE GOUVERNÉ DE MANIÈRE COMPTABLE ET ADMINISTRATIVE. Les contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) auraient pu ouvrir une manière de faire autrement. Le dispositif législatif et réglementaire pourrait permettre un mode de gouvernance différent par la qualité, par la performance mais ce n’est pas toujours le cas dans la pratique. La plupart des autorités de tarification, notamment les agences régionales de santé (ARS), abordent cette question des CPOM sans faire de révolution culturelle et en conservant la même culture tutélaire qu’elles avaient auparavant dans les conventions tripartites de dernière génération. Donc, ça ne peut pas marcher ! Comme souvent, le problème n’est pas l’outil mais l’utilisation qui en est faite. L’Etat crée, légifère sur des outils mais n’accompagne pas sur le terrain pour leur utilisation. On manque de pédagogie d’une ARS à une autre ! Il y aujourd’hui dans les établissements médico-sociaux des coûts de non-qualité qui ne sont pas évalués ou chiffrés. Le travail sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), en termes de performance, consiste aussi à évaluer ces coûts de non-qualité et à en faire l’économie. Faire l’économie de ces coûts de non-qualité, c’est améliorer la performance sans demander des moyens supplémentaires ! Dans la performance globale, par exemple, la qualité de vie au travail a un retour social sur investissement. L’amélioration de la qualité de vie au travail a un impact économique direct sur les établissements parce qu’il y a moins d’absentéisme, moins de turn-over, moins de dysfonctionnements, plus de qualité, des salariés heureux et donc un meilleur accompagnement des résidents et également un retour sur investissement économique. La performance globale nécessite de ne plus raisonner comptablement par rapport à des budgets. La question est : comment on investit et comment on a un retour sur investissement à la fois social et économique ? Cela suppose donc un changement de paradigme dans la manière de contractualiser et de gérer les établissements. Mais, dans le cadre de la concertation “grand âge et autonomie”, la réflexion institutionnelle a été menée encore une fois en silos avec des ateliers où l’on parle d’un côté de la qualité et de l’autre des financements. En termes de performance globale, les choses évolueront d’abord par les opérateurs avant que les pouvoirs publics ne soient embarqués. Si l’innovation vient du terrain, nous souhaitons au moins que l’Etat la soutienne. »
(1) Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées.