L’ASSOCIATION FRANÇAISE DES AIDANTS A FÊTÉ SES QUINZE ANS EN 2018. Depuis sa création en 2003, elle vise à porter une parole publique sur la problématique des proches aidants, « face à une prise en compte de leur situation encore insuffisante, voire négative ou parfois même condescendante ». Selon une enquête de 2008 de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), on dénombre 8,3 millions d’aidants informels en France. La moitié aiderait régulièrement un proche de 60 ans ou plus à domicile. Mettant à jour cet unique chiffre officiel, un baromètre de 2017 avance le chiffre de 11 millions d’aidants familiaux (Fondation April et BVA).
L’Association française des aidants propose des modules de formation pour mieux appréhender la relation d’aide à son proche et en dépasser les difficultés. Des professionnels de l’aide et du soin sont également formés. Les « ateliers santé » sont ainsi des temps d’échange autour de l’impact de la relation d’aide sur la santé physique et psychologique. Dans une étude menée en 2016 à la demande de la direction générale de la santé, 48 % des aidants déclarent avoir des problèmes de santé qu’ils n’avaient pas avant de soutenir leur proche. Pour autant, la moitié des aidants disent ne pas parler de ces difficultés liées à leur rôle avec les professionnels de santé.
Dans ses différents modules, l’Association française des aidants vise à « contribuer à faire émerger la dimension sociétale de la thématique des aidants, au-delà de la dimension privée ». Les conseils départementaux, centres locaux d’information et de coordination (Clic) ou services de soins et d’aide à domicile (SSAD) soutiennent et accueillent ses dispositifs. L’association est également à l’origine des « cafés des aidants », lieux d’information des aidants où ceux-ci se rencontrent et échangent ensemble. L’idée est avant tout de rompre leur isolement. Un an après la création de l’association, en 2004, le lancement du premier café des aidants a eu lieu à Paris. Onze ans plus tard, en 2015, à Nancy, le centième ouvrait, signe du succès de ce dispositif de soutien aux proches.
Alors qu’au moins la moitié des proches aidants doivent concilier vie professionnelle et aide à domicile, cette difficulté est peu prise en compte. L’épuisement physique ou psychologique de la relation d’aide et le manque de connaissances sur la façon adaptée d’être aidant peuvent aboutir à des situations de maltraitance(1). Une réalité appelée à s’amplifier : selon la Drees, en 2030, un actif sur quatre consacrera du temps à s’occuper d’un proche en situation de handicap, malade ou en perte d’autonomie.
• De 8,3 à 11 millions de proches aidants estimés en France.
• 52 % d’entre eux ont un emploi.
• 82 % consacrent au moins 20 heures par semaine en moyenne à leur proche.
• 34 % viennent en aide à plusieurs personnes.
Réélue en 2015, Florence Leduc préside l’Association française des aidants depuis 2009. Elle est par ailleurs membre du conseil scientifique de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie), au sein de la commission « évaluation ». Diplômée d’un institut d’études politiques, elle a également suivi une licence en droit. En 1981, elle fonde dans le Val-de-Marne l’association Age et vie, qu’elle dirige pendant dix ans. Elle rejoint ensuite des regroupements associatifs et devient directrice générale adjointe de l’UNA (Union nationale des associations de soins à domicile). Elle sera également directrice de la formation et de la vie associative de la Fehap (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs) jusqu’en 2014. Un an avant, elle prenait la présidence de l’Observatoire de l’âgisme. Florence Leduc a également été enseignante à l’Ecole nationale de santé publique, aujourd’hui École des hautes études en santé publique.