C’est une évolution que nous appelons de nos vœux. Pourquoi ? Parce que le domicile est la pierre angulaire de la personne et de son environnement. J’irai même plus loin. C’est un enjeu de prévention. Il y a désormais plus d’intérêt à éviter le risque que de réparer les conséquences du risque. Reconnaître le domicile, c’est reconnaître le service qu’il rend pour écourter le soin dans toute sa force.
Le 1,42 % ? On demandait 4,7 %… 1,42 %, c’est en dessous de l’augmentation du produit intérieur brut. Nous avons discuté et échangé avec les pouvoirs publics, et il faudrait avoir un peu de cohérence. On nous dit que le domicile est essentiel et qu’il faut le rendre attractif, en particulier par le salaire. On a des rémunérations à 18 ou 20 % au-dessus du Smic. Il ne faut pas confondre deux questions. D’une part, la rémunération horaire et, d’autre part, le salaire total. La plupart de nos salariés sont multiemployés. Il ne faut pas regarder la fiche de paie d’un salarié avec un seul employeur, mais avec l’ensemble de ses employeurs. On ne peut pas nous dire à la fois de revaloriser les salaires et d’augmenter les tarifs à un niveau inférieur à celui de cette revalorisation. Le risque est qu’il y ait des arbitrages entre le coût du travail et celui des prestations et que le reste à charge augmente. Au final, il pourrait y avoir des renoncements. On travaille sur ces sujets-là avec le monde associatif, ce qui est relativement nouveau, car cela dépasse les différences de statut. Le sujet, c’est moins la concurrence que de savoir comment, ensemble, on fait pour maintenir une offre inclusive.
Une approche plus nuancée est possible. Soit on nous dit de travailler et de développer l’offre, et alors on entre dans une logique marketing, d’approche clientèle. Soit on reste dans une approche collective, non exclusive, et il faut en tirer les conséquences. La question est de savoir comment, collectivement, nous pouvons à court terme sauvegarder l’esprit de solidarité. Le débat sur la dérégulation est-il l’alpha et l’omega de l’avenir ? A mon sens, la priorité est de savoir comment on fait pour que les prix suivent le coût du travail. Et c’est une vraie question, parce que cela fait cinq ans que les tarifs sont relevés à un niveau inférieur à celui des salaires. Quel secteur régulé peut se permettre cela ?
La réponse est dans la question. A un moment donné, nous n’aurons pas le choix et la dérégulation s’imposera parce que l’offre ne pourra pas perdurer, parce que le « stock » est attaqué par cette agression sur les marges.
La restructuration est en marche. C’est une question de temporalité. Les mariages forcés ne marchent pas, mais le marché tend à structurer avec l’émergence de réseaux.
Il faut savoir de quoi on parle. Nous refusons le modèle d’ubérisation qui fait travailler des autoentrepreneurs. En revanche, nous ne sommes pas hostiles à des plateformes qui respectent les règles et emploient des salariés compétents et formés.
De la simplification. On a 65 types de certificats et agréments et cinq ministères certificateurs… Il faudrait créer des passerelles entre les métiers afin que les salariés aient une évolution de carrière.
Une mère danseuse, un père footballeur, Olivier Peraldi commence sa carrière en écrivant poèmes et chansons, avant de s’aventurer, après de classiques études de droit, dans le journalisme. En 2004, il rejoint le ministère de la Famille, puis celui du Travail comme conseiller politique. Depuis 2011, il est directeur général de la Fesp et livre chaque semaine un haïku (poésie japonaise) à la revue en ligne Opinion internationale.
(1) Services d’aide et d’accompagnement à domicile.