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Plus d’emplois, plus de qualification

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Plus d’emplois, plus de qualification

Crédit photo Nathalie Auphant
Une étude de Pôle emploi montre que le secteur de l’action sociale et de l’aide à la personne est dynamique en termes de création d’emplois. Si les fondamentaux connus – forte féminisation et précarité – sont confirmés, il apparaît des tendances nouvelles comme la montée en compétence et la demande de personnels mieux formés.

PLUS DE 40 % DE PROGRESSION ENTRE 2005 ET 2017, le nombre d’emploi dans le secteur de l’action sociale a connu un fort développement, ce qui pourrait faire pâlir d’autres domaines d’activité, alors que la moyenne sur tous les secteurs atteint seulement 6,5 %. Cette tendance connaît néanmoins un léger fléchissement. Ainsi, si cette croissance était en moyenne de 1 % par trimestre entre 2005 et 2010, elle est plus faible depuis 2010 avec une progression de 0,5 %. Cette dynamique, qui reste bénéficiaire en termes de création d’emplois, s’explique car elle est portée par l’accueil des jeunes enfants et l’aide aux personnes âgées. Au 31 décembre 2017 en France métropolitaine, 1 222 000 personnes travaillaient dans l’un des 41 500 établissements du secteur de l’action sociale, ce qui représente 6,7 % de l’emploi salarié du secteur privé non agricole. Parmi elles, un tiers travaillaient dans des structures en charge des personnes handicapées et de l’aide par le travail, 21 % dans l’action sociale générale et la même proportion était employée dans l’aide à domicile alors que la prise en charge des personnes âgées représentait 18 % des effectifs salariés et les 8 % restants prenaient en charge l’accueil des jeunes enfants.

Des emplois féminins et diversifiés

Des emplois qui sont, sans grande surprise, à 79 % tenus par des femmes, c’est encore plus marqué dans le domaine des personnes âgées avec un taux de 95,4 %. Une des caractéristiques du secteur de l’action sociale est également un recours aux contrats à durée déterminée (CDD) plus élevé que dans l’ensemble de l’économie avec 17,2 % de CDD contre 10,1 %.

Les métiers de l’action sociale sont divers et les compétences qu’ils requièrent également. Les exigences ne sont donc pas les mêmes selon les métiers. Pour les éducateurs spécialisés et les assistants sociaux, ces derniers sont obligatoirement titulaires d’un diplôme spécifique. Cette formation leur permet d’ailleurs de retrouver plus vite un emploi en cas de rupture d’activité. Les nouveaux recrutés dans ces professions sont essentiellement des jeunes actifs où d’âge intermédiaire. Un profil que l’on retrouve également chez les aides médico-psychologiques dont le métier est également réglementé avec des formations spécifiques même si les niveaux de diplôme dominants sont le CAP-BEP et le baccalauréat. Concernant les assistants de service social et les conseillers en économie sociale et familiale, parmi ceux récemment recrutés, une majorité est diplômée du supérieur avec des formations dédiées. Des métiers où les femmes sont encore très majoritaires, elles représentent 91 % des salariés. Une prédominance qui se retrouve également dans les métiers d’aide à domicile et d’assistant maternel, ces postes sont néanmoins moins exigeants en termes de formation. Ces métiers offrent ainsi des opportunités d’emploi pour des personnes peu diplômées – 38 % des personnes recrutées depuis moins de 7 ans ont au plus un brevet des collèges – ou pour les personnes en milieu ou fin de carrière seules 32 % des personnes recrutées depuis moins de 7 ans ont moins de 50 ans. Cette diversité des parcours des salariés est sans nul doute le résultat des difficultés de recrutement sur ces postes.

Un secteur d’avenir

Cette dynamique de l’emploi dans les métiers de l’action sociale n’est pas près de s’arrêter d’après les projections à l’horizon 2022 du rapport de France Stratégie et de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques). Ceci s’explique grâce aux évolutions démographiques et sociétales que nous connaissons. « Le vieillissement de la population stimule la demande de services et engendre des besoins croissants en matière de soins et d’accompagnement de la dépendance tandis que les possibilités de prise en charge par les familles tendent à se réduire dans un contexte de hausse d’activité des femmes après 45 ans et d’érosion des modes de cohabitation traditionnels. » Ainsi la hausse devrait rester soutenue pour les aides à domicile, même si le rythme de croissance s’atténue. Ce métier très féminisé – 95 % des aides à domicile recrutées depuis 7 ans sont des femmes – est à flux tendu du fait notamment de la dureté du travail et d’un manque de valorisation sociale et salariale. Au niveau des conditions de travail, le temps partiel est très répandu et les interventions souvent fragmentées au cours de la journée. A cela s’ajoute l’importance de la poly­activité, c’est-à-dire le fait de cumuler plusieurs employeurs. C’est le cas de 15 % des aides à domiciles alors que la moyenne est de 2 % pour l’ensemble des salariés. Néanmoins, cette profession reste une opportunité pour les personnes peu diplômées et/ou âgées de plus de 50 ans mais les difficultés de recrutement sur ces postes risquent bien de croître ces prochaines années. Le rapport de France Stratégie et de la Dares indique que le vivier traditionnel de ce métier, à savoir les femmes peu diplômées de 40 ans et plus, est amené à se réduire nettement dans les prochaines années, même si le nombre de demandeurs d’emploi est toujours conséquent à ce jour.

Les projections à l’horizon 2022 sont plutôt bonnes dans les métiers de l’action sociale, répondant notamment aux besoins des personnes handicapées ou des jeunes en difficulté. Les effectifs devraient également s’orienter à la hausse, mais à un rythme moins soutenu que celui observé au cours des années 1990 et 2000. Néanmoins, ce rapport attire l’attention sur un point de vigilance, celui d’une crise contraignant davantage les dépenses sociales, notamment celles des collectivités locales, ce que dénonce depuis plusieurs mois les travailleurs sociaux. Selon ce scénario, plus que probable, la hausse de l’emploi pourrait être nettement plus modérée dans les professions de l’action sociale. Une possible contrainte budgétaire qui devra composer avec les évolutions démographiques et la demande sociale d’accompagnement qui engendreront inévitablement le maintien et le renforcement des interventions auprès des personnes fragiles. Face à cette situation plausible, ce contexte pourrait favoriser des phénomènes de déqualification des professionnels, met en garde le rapport de France Stratégie et de la Dares.

Dans tous les cas, selon l’enquête réalisée par Pole emploi, les compétences attendues sur ces métiers de l’action sociale, comme pour les autres secteurs, est l’expérience professionnelle. Le diplôme est également un critère fortement examiné à l’exception de l’aide à domicile. Alors que ces métiers sont liés à l’humain, les compétences comportementales constituent le troisième point important contrairement à l’âge, la maîtrise des outils techniques ou encore la longueur des périodes de chômage qui ne semblent pas rentrer en ligne de compte pour les recruteurs de l’action sociale.

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