Recevoir la newsletter

Prolongation de l’expérimentation Paerpa

Article réservé aux abonnés

Alors que la controverse sur son efficacité se poursuite, le programme « parcours santé pour les personnes âgées en risque de perte d’autonomie » (Paerpa) a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2019. Le nouveau cahier des charges de l’expérimentation étend les dispositifs d’hébergement temporaire en sortie d’hospitalisation et de mutualisation d’infirmiers de nuit.

LA POURSUITE DU PROGRAMME PAERPA, PROMISE PAR AGNÈS BUZYN, a été confirmée par un arrêté du 20 décembre, dans le cadre des expérimentations prévues par la loi de financement de la sécurité sociale. Le Paerpa vise à optimiser le parcours de santé des personnes âgées en perte d’autonomie, via des projets pilotes dont la gouvernance revient aux agences régionales de santé (ARS). Créé en 2013 et opérationnel depuis 2014, il a pour but, à partir d’une coordination territoriale d’appui, d’« accompagner les professionnels de santé dans leur coordination locale et dans la constitution de plans personnalisés de santé, et d’informer les personnes âgées et leurs proches », résume Rachel Blanc, directrice de parcours « personnes âgées » à l’ARS de Bourgogne-Franche-Comté.

Un nouveau cahier des charges

Près de 500 000 personnes âgées de 75 ans et plus sont aujourd’hui concernées, soit 10 % de l’ensemble de ce groupe d’âge. L’expérimentation s’étend sur des territoires pilotes dans chaque région, s’appuyant souvent sur des dynamiques déjà existantes. Un nouveau cahier des charges définit les modalités de la prolongation 2019. Il ouvre la possibilité d’étendre la « solvabilisation des places d’hébergement temporaire après sortie d’hospitalisation » et la « mutualisation des infirmières de nuit » à l’ensemble des territoires participant à l’expérimentation.

L’astreinte de nuit mutualisée du personnel infirmier ne rencontre pas une adhésion unanime. Ivan Laine, directeur de l’Ehpad associatif de Désandans (Doubs), a choisi de ne pas y recourir : « La personne n’est pas sur place et nous avons déjà des aides-soignantes la nuit. S’il y a une chute, l’infirmière d’astreinte appellera le Samu comme le feraient les aides-soignantes : cela ne fait que retarder la prise en charge. » « C’est en journée que l’on a besoin de plus de personnel. Il faudrait un gros chantier pour nous donner les moyens d’un soignant par lit », ajoute-t-il. Rachel Blanc note qu’en Bourgogne-Franche-Comté, des Ehpad préfèrent « une astreinte propre à chaque établissement et non pas mutualisée, en avançant l’argument de la connaissance des résidents ».

Concernant l’hébergement temporaire en sortie d’hospitalisation, « les proches sont ravis que leur parent ne rentre pas directement à domicile, rapporte Marguerite-Marie Defebvre, médecin de santé publique à l’ARS Hauts-de-France. Côté patient, c’est mitigé : il y a la peur de l’institution… » A Besançon, le centre de long séjour de Bellevaux compte dix lits réservés et le dispositif « fonctionne assez bien avec 80 % d’occupation », rapporte le directeur Laurent Mouterde. « Certains n’ont pas envie de rester car ils préfèrent être à domicile », reconnaît-il ; d’autres au contraire « aimeraient que ça dure plus longtemps pour payer moins de prise en charge à domicile ».

Le bilan est plutôt positif sur le décloisonnement, mais reste nuancé quant à l’implication des patients. « Il y a un manque de connaissance des dispositifs existants et des interlocuteurs possibles », estime Rachel Blanc à la suite d’une enquête menée auprès des personnes âgées de Bourgogne-Franche-Comté. Les dynamiques lancées ne sont pas non plus acquises : « Un projet qui marche reste en équilibre instable. Le rachat d’une clinique par un groupe ou la réorganisation d’un Ehpad peuvent tout remettre en question », glisse Marguerite-Marie Defebvre. Le nouveau cahier des charges indique que « des outils déployés spécifiques pourront adapter l’âge des personnes âgées ciblées ou des professionnels concernés ». « Le niveau national nous a précisé que cette possible adaptation visait certains des outils comme l’accompagnement par la coordination territoriale d’appui ou le dispositif d’hébergement temporaire, mais pas d’autres comme la CCP dans sa composition ou le PPS », précise Rachel Blanc.

Focus

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur