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L’UNA demande de nouvelles modalités de financement

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Dans le cadre de la consultation « grand âge et autonomie », l’Union nationale de l’aide, des soins et des services à domicile a émis ses propositions pour réformer le système de prise en charge des personnes dépendantes, et alerté sur la situation économique actuelle.

LA CONCERTATION NATIONALE « GRAND ÂGE ET AUTONOMIE » s’achèvera à la fin de ce mois de janvier 2019. Elle a dans un premier temps pris la forme d’une consultation citoyenne en ligne ayant réuni près de 415 000 participants, puis de réunions avec les fédérations du secteur. L’Union nationale de l’aide, des soins et des services à domicile (UNA) a présenté, le 15 janvier, ses propositions, en cours de discussion avec le gouvernement, pour « sauver le système actuel de prise en charge ». Guillaume Quercy, son président, évoque un « cri d’alarme dans la situation actuelle. Dans la concertation nationale, les Français n’ont qu’un seul mot à la bouche : le domicile. Or tous les acteurs de ce secteur nous disent qu’ils sont en train de mourir. » A ses côtés, Ronald Lozachmeur, directeur général d’Assia Réseau UNA (Ille-et-Vilaine), abonde : « Si on continue comme ça, dans cinq, dix ans, il n’y aura plus de professionnels pour prendre en charge les personnes en perte d’autonomie à domicile. »

Revaloriser la profession

« Les besoins sont là, le problème c’est l’attractivité du secteur : il faut que l’on parle de la reconnaissance de ces métiers et de leur rémunération », pose Guillaume Quercy. Le président de l’UNA estime qu’il est nécessaire d’injecter « 1,7 milliard » pour assurer la pérennité du secteur non lucratif de l’aide à domicile. Un financement complémentaire annuel dont la branche a besoin « dès 2019 ». Et ce, avant tout pour « revaloriser les salaires » et améliorer les conditions de travail dans ces métiers « à la fois difficiles et peu rémunérés ». Les salariés du secteur non lucratif sont en moyenne à 1 106 € brut par mois, avec une paie à l’heure oscillant entre le Smic horaire et 11 €, et un temps de transport mal pris en charge. La revalorisation se fait urgente à l’heure où le nombre de dossiers de demandes ne cesse d’augmenter.

Selon une enquête conduite par OpinionWay auprès de directrices et directeurs de structures adhérentes de l’UNA, une demande sur dix de soins et services à domicile a été refusée ou mal prise en charge en 2018. 45 % des structures déclarent ne pas avoir pu prendre en charge intégralement toutes les demandes, un chiffre en légère augmentation par rapport à l’an passé. « Ces demandes accrues s’accompagnent, pour la quasi-totalité des structures, d’ouvertures de postes en 2018. Mais la moitié d’entre elles ont encore des postes non pourvus », explique Christine Pujol, directrice d’études à l’institut de sondages. Les structures de l’aide à domicile rencontreraient des difficultés de recrutement : « Le manque de candidats est dû, selon 89 % des directeurs de structures, au manque de moyens financiers pour leur proposer des salaires attractifs. »

Des pistes de financement

Où trouver cet argent ? Guillaume Quercy cite en souriant les propositions faites de récupérer « un tiers de l’impôt sur la fortune » ou « 10 % de la hausse de la CSG », mais appelle surtout à la mise en place d’un « financement de l’offre dédié et fléché ». Pour ce faire, l’UNA propose une restructuration de la gouvernance du secteur, avec « un rôle accru des agences régionales de santé » pour le pilotage aux côtés des départements. L’UNA défend un « socle de solidarité nationale » pour éviter que le financement ne soit dépendant des inégalités de richesse entre les territoires. En ce sens, la fédération souhaite « renforcer la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie [CNSA], pour qu’elle devienne la caisse du 5e risque et soit le vrai pilote de la politique de l’autonomie ». La CNSA devrait pour cela être dotée d’un réseau territorial basé sur « les groupements d’intérêt public », maisons départementales des personnes handicapées et maisons de l’autonomie. Mais encore faut-il que « la majorité de ce secteur reste non lucratif, pour qu’il n’y ait aucun doute sur la destination de l’argent engagé par l’Etat », met en garde Guillaume Quercy. S’il a le sentiment de n’avoir « jamais été aussi bien entendu qu’aujourd’hui », le président de l’UNA dit « rester prudent », dans l’attente de la future loi pour l’autonomie des personnes âgées issue de la concertation.

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