« DANS LE DOMAINE DE LA E-SANTÉE, ON CONSTATE UN PROBLÈME RÉCURRENT lié à l’expérience utilisateur, au manque de gouvernance, de standardisation permettant le décloisonnement de l’ensemble des systèmes d’information. Avec le projet « Ma santé 2022 », les pouvoirs publics ont pris conscience de la nécessité de négocier le virage numérique. Il y a quelques avancées concernant le décloisonnement et l’interopérabilité des systèmes. En revanche, le grand absent est l’expérience utilisateur.
Bien souvent encore, les logiciels sont des outils développés par des informaticiens pour des informaticiens. On se retrouve avec des dizaines et des dizaines d’éditeurs de logiciels qui proposent des outils qui ont des façons différentes de fonctionner tant au niveau de l’ergonomie, du transfert des informations, de la structuration des bases de données, du langage de développement… Les outils logiciels sont inadaptés parce que les éditeurs de logiciels ne sont pas suffisamment sur le terrain. Selon une étude récente, près des trois quarts des professionnels de santé s’estiment mal formés sur le numérique, sur les différents usages, sur les logiciels en place, sur les périmètres associés à la sécurité des transmissions des informations. La multiplication des interfaces est le cancer de la e-sante. Aujourd’hui, on continue à alimenter un millefeuille d’interfaces plutôt que d’imposer un « hub » national sur certains sujets, comme la gestion du circuit du médicament, à l’instar du choix fait par l’Estonie. Le cœur du problème est le manque de gouvernance. Il devrait y avoir des standards nationaux associés à l’ergonomie logicielle.
Une gouvernance nationale imposant aux industriels de mettre en œuvre des outils qui soient réellement « user friendly », intuitifs, et qui permettent une expérience utilisateur positive. Développer des outils « user friendly » permettrait une réduction des coûts de formation, une prise en main des outils beaucoup plus rapide, un meilleur suivi de la personne accueillie en établissement. »