DEPUIS DES ANNÉES, LES SERVICES À DOMICILE dans tous les domaines et en particulier dans la prise en charge des personnes âgées et handicapées font l’objet de toutes les attentions et de toutes les sollicitudes. Créateur d’emplois, plébiscité par les Français qui préfèrent vivre chez eux que dans un établissement spécialisé, moins coûteux qu’une structure, le domicile a tous les atouts pour répondre à une vraie demande sociale. Il devrait être un des axes forts de la loi « dépendance » attendue pour cette année si on en croit les conclusions connues de la consultation et les déclarations de la ministre des Solidarités et de la Santé. Oui, mais voilà, les politiques publiques n’étant pas avares de contradictions, il est plongé dans une précarité et une fragilité financière structurelle que la revalorisation des tarifs pour 2019 fait exploser au grand jour.
Notre enquête (voir ci-dessous) montre que les services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) sont au bord de l’explosion, coincés entre des tarifs insuffisants, des charges en progression constante et une exigence de montée en qualité nécessaire mais coûteuse. Il leur faudra bien sortir de cette impasse et les politiques devront reconnaître la contradiction entre leur volonté de mettre le domicile au centre de la stratégie de prise en charge et ne pas allouer les moyens nécessaires à cette alternative à l’établissement.
Si la loi « dépendance » dont l’objectif est de définir une véritable politique de la prise en charge de la dépendance, ne donnait pas la perspective de sortir de cette impasse et de cette contradiction, ce serait une occasion manquée.