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« Le secteur du domicile est essentiel à la cohésion sociale »

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Pour la Fédération Adessadomicile, la concertation nationale « grand âge et autonomie » et le « grand débat national » sont deux occasions cruciales pour faire changer le regard porté sur le secteur du domicile.
Adessadomicile a présenté le 17 décembre à l’Assemblée des départements de France (ADF) puis le 9 janvier au cabinet du ministre de l’Action et des Comptes publics, les résultats de son étude sur les gains socio-économiques de l’aide, de l’accompagnement et des soins. Qu’attendez-vous de ces rencontres ?

Il y a une volonté d’aller plus loin dans un partenariat avec l’ADF pour évoquer les questions du domicile. La Fédération Adessadomicile aura un prochain rendez-vous avec la commission sociale de l’ADF pour présenter cette étude et en tirer les grandes lignes par rapport à l’action des politiques sociales qui peuvent se mettre en place sur les départements. Le secteur du domicile présente des résultats intéressants en matière de bénéfices socio-économiques pour les politiques familiales et sociales. Auprès du cabinet de Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, la fédération portera aussi l’idée qu’il ne faut pas considérer le domicile uniquement comme une charge mais comme un bénéfice et un investissement pour la société tout entière.

Nous avons rencontré également l’équipe de Dominique Libault [qui préside les groupes de travail de la concertation nationale « grand âge et autonomie » ] et produit cette étude auprès de France Stratégie. Nous portons également l’idée que l’ensemble des institutions du secteur doivent travailler à partir d’études d’impact aux niveaux national et interministériel. C’est un paradoxe aujourd’hui que de voir que ces études n’existent pas ni au niveau de la CNSA, ni de la CNAV ou de la CNAF. Par conséquent le secteur manque de visibilité et a du mal à se voir autrement que comme une charge. Il faut changer le regard et montrer que le secteur du domicile, en particulier, est essentiel à la cohésion sociale, à la dynamique économique et sociale du pays.

Adessadomicile entend-elle défendre « ce nouveau regard » sur le domicile dans le cadre du « grand débat national » qui doit se tenir du 15 janvier au 15 mars ?

Cette idée de regarder le domicile autrement a du sens et c’est aujourd’hui le moment crucial pour l’affirmer. La crise sociale à laquelle la France est confrontée, le champ du domicile la vit de près avec les personnes accompagnées et avec les salariés. Les associations et les services se retrouvent à gérer la pénurie, on leur demande tout le temps et à tous les étages de faire des efforts, de moderniser, d’aller vers une plus grande efficience mais la situation devient de plus en plus compliquée et on a des structures qui ferment. A partir du moment où les entreprises associatives ne pourront plus faire ce travail d’intérêt général pour répondre aux besoins des personnes sur les territoires, cela fabrique et développe de la précarité, de la marginalisation, on est dans une forme de négation du pacte social, voire du pacte intergénérationnel. Les personnes qui partent à la retraite, qui sont en perte d’autonomie, en situation de handicap ont besoin d’une réponse sociale et l’aide à domicile est cette première réponse sociale. Mais du fait des difficultés des organisations et de l’écosystème qui les prend en charge, ce sont elles les victimes. Ainsi à la fois dans le cadre de la concertation nationale « Grand âge et autonomie » et de la future loi « dépendance » et du « grand débat national » qui s’ouvre, la politique publique en général doit vraiment prendre en compte que le secteur du domicile est une réponse pour maintenir le pacte social. Passer à côté serait dangereux pour la cohésion sociale dans notre pays.

Le secteur du domicile qui affiche des salaires très bas est tout particulièrement concerné par cette question du pouvoir d’achat qui sera abordée lors de ce grand débat national.

Nous savons très bien que la hausse de la prime d’activité pour les personnes dans la précarité concerne une partie des professionnels de l’aide à domicile. Aujourd’hui, avec une revalorisation insuffisante de la valeur du point de 0,17 %, une enveloppe qui est prévue pour l’année 2019 qui se rapproche du Smic, comment développer de la professionnalisation, des parcours, du recrutement qui sont aujourd’hui des enjeux essentiels pour les structures ? La fédération Adessadomicile a pour ambition avec ses autres partenaires de USB Domicile, l’union syndicale de branche, mais également avec les partenaires sociaux de la branche, de travailler sur un nouveau système de classification et de rémunération des emplois qui est notre gros dossier en termes de dialogue social sur l’année 2019, cela ne pourra pas se faire sans qu’il y ait une reconnaissance importante des rémunérations et une augmentation de la valeur du point. Aujourd’hui, dans notre grille de classification, on est à 12 coefficients qui sont immergés par le Smic.

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