L’OBSERVATOIRE NATIONAL DE L’ACTION SOCIALE (Odas) a publié fin décembre une étude intitulée « Soutien aux personnes âgées : recueil de bonnes pratiques ». Il s’agit pour Jean-Louis Sanchez, délégué général de l’Odas, « dans une période où les collectivités locales sont confrontées à de telles difficultés financières et de réglementations qu’elles perdent leur capacité d’innover, [de] leur donner envie de renouveler leur offre de service ».
En effet, alors que la population française vieillit (au 1er janvier 2018, selon l’Insee, 25,7 % de la population était âgée de plus de 60 ans, contre 22,6 % en 2010), les personnes issues de l’immigration n’échappent pas à ce mouvement. « Mais celles-ci rencontrent des difficultés particulières dans l’accès au droit commun et ce dans quatre domaines : les ressources, le logement, la santé et l’environnement relationnel », explique encore le corédacteur de ces travaux.
Fruit d’une recherche conduite en 2014 en partenariat avec la direction de l’accueil, de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité (DAAEN), la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), la direction générale de la santé (DGS) et avec l’appui d’un groupe de travail réunissant des représentants des villes, départements, institutions de protection sociale, caisses de retraite… ce document met en avant « diverses initiatives axées sur la prise en compte spécifique des besoins sociaux des personnes âgées immigrées ». Concrètement, sur le terrain, il existe pléthore de réponses adaptées, de réponses innovantes mais celles-ci sont méconnues du grand public comme des départements. « C’est donc pour les mettre en lumière que l’Odas a décidé de publier ce recueil de bonnes pratiques », indique Jean-Louis Sanchez.
Et de poursuivre : « Au fond, quel que soit le sujet (santé, amélioration du cadre de vie…), nous nous apercevons qu’il existe des pratiques innovantes. Il y a des avancées qui méritent d’être connues. Dans le recueil, nous mettons en avant 17 pratiques innovantes différentes. Ces 17 expériences mériteraient d’être généralisées à l’échelle nationale. C’est en ce sens que nous les recommandons. »
Parmi elles, il y a, entre autres, un conseil de quartier promoteur d’un diagnostic interculturel à Angers, l’action « 13’sâges » qui tisse du réseau autour des seniors asiatiques dans le XIIIe arrondissement de Paris, des petits déjeuners permettant de repérer les personnes âgées immigrées fragilisées dans le quartier de Belsunce à Marseille ou encore une action de sensibilisation à la santé, au plus près des personnes âgées immigrées, sur les marchés dans le département de l’Ain. « L’intérêt pour l’Odas est de prouver que, dans une période où il y a moins de moyens, où les ressources financières se raréfient, il est urgent d’innover et d’adapter le plus possible l’offre de service aux caractéristiques des populations, affirme Jean-Louis Sanchez. Si nous ne le faisons pas, nous précarisons encore davantage les personnes. Il faut donc traiter les problèmes en amont plutôt que d’attendre que ces personnes soient dans une situation désespérée. »