« CHAQUE NOUVELLE ANNÉE ARRIVE AVEC SON LOT D’ESPOIRS, de bonnes résolutions, de vœux et autres envies de changement et de renouveau. 2019 fait d’autant moins exception à la règle que l’année 2018 s’est terminée sur fond de mécontentements multiples, pour ne pas dire de crise sociale, d’incompréhensions mutuelles, d’interrogations sur notre capacité à concilier des attentes, des intérêts, des injonctions souvent contradictoires. L’exemple le plus frappant est sans doute celui du “plus de services publics contre moins de prélèvements obligatoires et/ou de taxes”.
A l’aube de cette nouvelle année, et derrière la contradiction apparente, l’un des enseignements que l’on peut tirer de ces derniers mois est que, face à des problématiques ou des enjeux sur lesquels nos concitoyens ont le sentiment de n’avoir finalement que peu de prise – ela transition écologique, les migrations de populations, la mondialisation, l’augmentation du coût de la vie… –, les tentations de repli sur soi, de stigmatisation de l’autre, de fatalité ne sont pas loin.
Ce constat rend d’autant plus indispensable le besoin de renouer avec la notion d’intérêt général, de montrer que l’action publique a du sens à la fois à court et à long termes, que les projets de territoire, au plus près des habitants, sont capables de rassembler, de fédérer et de répondre aux aspirations individuelles et collectives d’un mieux-vivre ensemble.
Dans cette entreprise, l’élu local – aqui plus est l’élu chargé des affaires sociales – a un rôle à jouer déterminant, notamment au travers d’un outil majeur à sa disposition qu’est le centre communal d’action sociale (CCAS). Non seulement parce que cet outil est depuis longtemps en capacité de détecter, d’analyser, de prévenir les besoins sociaux de nos concitoyens, mais aussi parce que cet établissement public a la capacité d’agir, de mobiliser, de faire participer, de redonner leur dignité à des personnes abîmées ou fragilisées par la vie.
Trop souvent méconnue, cette action publique de proximité est source de réponses diverses, très concrètes, voire innovantes sur de nombreux territoires, que ce soit en métropole mais aussi outre-mer. Et ce, sur des sujets au cœur des préoccupations quotidiennes largement évoquées ces derniers mois n : la mobilité, la lutte contre la précarité énergétique, l’alimentation durable, l’accompagnement de la perte d’autonomie…
Aussi, n’oublions pas qu’à côté des grands chantiers engagés au plan national (stratégie pauvreté, concertation grand âge et autonomie…), dont on peut tous espérer qu’ils portent leurs fruits rapidement et aient des répercussions visibles, il s’agira de compter avec les élus locaux, qui ont d’ores et déjà montré leur capacité à être des interlocuteurs à l’écoute des doléances de leurs habitants, mais aussi des catalyseurs d’idées et de propositions issues du terrain. En un mot, des acteurs garants d’une forme de paix sociale retrouvée.
Rappelons que 2019 sera la dernière année avant les élections municipales. Bienheureux qui peut dire ce qu’il en résultera, tant l’échiquier politique a évolué. Mais une chose est sûre : les projets et autres professions de foi des candidats devront impérativement donner toute sa place à l’action sociale. Il serait non seulement dommage mais surtout risqué, pour ne pas dire dangereux, de vouloir minimiser, reléguer ou considérer la dimension sociale du projet politique municipal comme la dernière roue du carrosse. Autrement dit, nous avons là une belle occasion de souligner le rôle clé des acteurs locaux dans la cohésion sociale et territoriale de notre pays. Saisissons-là ! »
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