« LES PERSONNES VIVANT DANS LA RUE : L’URGENCE D’AGIR » : le titre du dernier avis du Conseil économique, social et environnemental (Cese) semble un éternel recommencement, tant chaque hiver les mêmes problématiques reviennent au goût du jour. Pourtant l’urgence ne cesse de s’amplifier. L’hébergement d’urgence reste saturé, le nombre de sans-abris augmente, ainsi que le non-recours au 115. Les politiques publiques contreviennent de plus en plus au code de l’action sociale et des familles selon lequel, via son article L. 345-2-2, « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Les profils des personnes se sont diversifiés, les femmes sont toujours plus nombreuses à la rue. Si le plan « hiver » met en œuvre l’ouverture de 14 000 places supplémentaires sur le territoire, les acteurs de la solidarité alertent sur la « dégradation des conditions d’accueil », à l’instar d’Eric Pliez, président du Samu social de Paris (voir p. 4). Et surtout, qu’adviendra-t-il après le 31 mars ? On ne meurt pas moins dans les rues en été qu’en hiver, même si on en parle moins. La réponse tient en un double impératif : pérenniser et créer des places d’hébergement d’urgence, tout en pensant l’accompagnement vers le logement. Malgré les discours du gouvernement, les associations critiquent le peu de teneur des plans successifs, et les coupes budgétaires révélatrices du manque de prise en compte politique de l’urgence. Ce n’est pas la répétition, mais bien l’aggravation de la situation structurelle des personnes privées de logement personnel qui a poussé le Collectif des associations unies, le 19 décembre, à sonner plus que jamais l’alerte.
L’événement
L’éternel drame hivernal
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