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La colère et le désarroi des Saad

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La colère et le désarroi des Saad

Crédit photo Nathalie Auphant
Les fédérations le redoutaient, c’est maintenant acté. Un arrêté, publié le 29 décembre, fixe à 1,42 % la revalorisation des prix des Saad en 2019. Un taux totalement déconnecté de la réalité économique de ces structures, selon les acteurs du secteur.

CE CHIFFRE QUI FAIT RÉAGIR DANS LES SERVICES D’AIDE ET D’ACCOMPAGNEMENT À DOMICILE (Saad) : 1,42 %. Et pour cause, ce taux correspond à l’augmentation maximale de leurs tarifs en 2019. Concrètement, cette hausse limitée s’applique aux contrats signés avant le 31 décembre 2018 et concerne les prestations soumises à autorisation, réalisées en mode prestataire auprès des personnes âgées et handicapées. Cet encadrement des tarifs n’impacte donc pas tous les Saad, cependant pour ceux qui le sont, c’est une catastrophe, selon Olivier Peraldi, directeur général de la Fédération du service aux particuliers (FESP) : « Nous sommes stupéfait de ce pourcentage d’évolution. Les pouvoirs publics ne peuvent pas nous dire que nous devons augmenter la qualité de nos services, les salaires de nos salariés et ne pas eux-mêmes s’appliquer ces principes-là. Nous attendons une certaine cohérence des pouvoirs publics. »

Un taux insuffisant

La réaction est la même du côté de la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fedesap), qui dénonce dans un communiqué une décision qui va à l’encontre du secteur : « En ne prenant pas en compte l’augmentation du Smic, ce taux apparaît en totale inadéquation avec la réalité économique des Saad et le défi de l’attractivité des métiers du domicile. »

Une décision qui fait d’autant plus réagir ces deux fédérations d’entreprises de maintien à domicile, qu’elles ont participé aux rencontres préparatoires avec les ministères dans le cadre de la sollicitation annuelle du secteur. Ainsi elles ont eu l’occasion de présenter les besoins et les risques à ne pas y répondre, la première avait demandé un taux minimal de 4,70 % et la seconde de 2,45 %, le constat ne peut être qu’amère au regard du différentiel constaté.

Du côté du secteur associatif du maintien à domicile, l’ADMR prend acte de ce taux qu’elle juge également insuffisant. Comme les autres fédérations, le timing de cette publication au Journal officiel, deux jours avant sa mise en application, interroge sur la considération des ministères vis-à-vis de l’activité et des métiers du secteur. Maud Collomb, directrice adjointe de l’ADMR, reste toujours surprise du manque de transparente de ce taux qui semble pour le moins arbitraire alors que personne ne connaît son mode de calcul. Si en 2013 il y a eu une remise à niveau avec une augmentation de 3,5 % (voir graphique), depuis, le secteur fait grise mine et tire la sonnette d’alarme. Pour les fédérations du secteur, ces taux d’évolution ne permettent pas de sauvegarder les marges des structures et à maintenir durablement l’activité. La FESP a envoyé un courrier aux ministres en charge du dossier. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, ont ainsi été alertés sur l’inadéquation du taux de revalorisation des tarifs d’aide à domicile et des risques que cela génère. Cette missive a été envoyée le 21 décembre, l’arrêté a été publié le 29 décembre, il semble que ce courrier soit resté lettre morte. Dans tous les cas, pour les Saad fortement impactés, le dernier recours pour infléchir ce taux est d’obtenir une dérogation à cet encadrement d’évolution des prix auprès de leur conseil départemental. Une démarche qui n’est néanmoins pas certaine d’aboutir.

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