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Le rôle clé des médecins coordonnateurs

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Lancé officiellement le 6 novembre dernier par la ministre de la Santé, le dossier médical partagé a vocation à devenir le carnet de santé numérique de tous, selon la Caisse nationale d’assurance maladie qui pilote son déploiement. Dans les Ehpad, cet outil pose la question de l’informatisation du suivi des personnes âgées et de l’adhésion des médecins coordonnateurs.

DOUZE ANS APRÈS LA CRÉATION DU DOSSIER MÉDICAL PERSONNEL EN 2004, ce dernier laisse place au dossier médical partagé (DMP). Outre cette nouvelle appellation, ce dossier a connu une refonte dans le cadre de la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, qui le décrit comme « un dossier médical numérique destiné à favoriser la prévention, la qualité, la continuité et la prise en charge coordonnée des soins des patients ». Le DMP nouvelle version semble avoir des débuts encourageants, après une expérimentation dans neuf départements depuis 18 mois et son lancement national le 6 novembre dernier : la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) atteste que la barre des 3 millions de DMP créés a été franchie le 13 décembre dernier. Concernant les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), aucun chiffre officiel mais une certitude, la CNAM témoigne d’une attention particulière pour ces établissements.

Une adhésion nécessaire

Cet outil doit notamment permettre d’éviter les actes inutiles ou redondants, et ce en facilitant le partage des données du patient entre soignants. Concrètement dans les Ehpad, le dossier de liaison d’urgence doit être déposé dans ce DMP, une mission qui revient aux médecins coordonnateurs. C’est là que le bât blesse selon Xavier Gervais, vice-président de la Fédération française des associations de médecins coordonnateurs (Ffamco) en Ehpad. Il dit ne pas avoir été consulté et informé, se pose toujours la question de ses droits sur ce DMP : « J’ai eu un échange assez vif à ce sujet, il y a quelques mois, avec la responsable scientifique de la CNSA qui s’opposait à ce que le médecin coordonnateur puisse accéder au DMP. » Et d’ajouter fermement : « Il faut que j’accède à ce dossier, je ne vais pas coordonner des pions. »

De plus, alors que le développement des téléconsultations est en cours, tous les compte-rendu de ces consultations vont y être archivés. Selon Jean-François Goglin, conseiller national des systèmes d’information de santé à la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratif (Fehap), l’intérêt du DMP est certain : « Cet outil est un atout pour la coordination globale des soins notamment lors de l’admission en Ehpad pour obtenir les antécédents médicaux ou encore lorsqu’un résident doit sortir de la structure pour une hospitalisation ou une consultation chez un spécialiste. »

Des freins et une obligation

L’engagement des Ehpad est fortement souhaité dans le développement des DMP et cela passe par l’adhésion des professionnels de santé mais aussi par la levée des freins techniques qui subsistent actuellement. Ainsi, les Ehpad doivent être équipés notamment d’un logiciel métier « DMP compatible » et d’un lecteur de cartes professionnelles de santé pour pouvoir créer, consulter et alimenter le DMP, ce qui n’est pas le cas de tous. Un équipement qui nécessite un financement sans compter la formation des personnels. Pour pallier ces difficultés, l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine a mené une campagne de soutien avec une enveloppe de 3 000 € par Ehpad, en contrepartie ces structures se sont engagées à alimenter au moins 90 % des DPM à partir du dossier de liaison d’urgence. Cette campagne, qui s’est terminée le 6 octobre, a permis le soutien de près de 400 Ehpad dans cette région. Une aide financière qui n’est pas la règle au niveau national mais qui est à la discrétion de chaque ARS, en charge de mobiliser les Ehpad sur son territoire.

Dans tous les cas, l’alimentation du dossier médical partagé est fortement conseillée car, comme le rappelle Jean-François Goglin de la Fehap, « dans le cadre du programme hôpital numérique et du programme Hop’en, il y a des indicateurs qui mesurent le taux d’alimentation du DMP, ceux qui n’adhéreraient pas se tireraient ainsi une balle dans le piedagence régionale ».

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