C’EST UN PETIT LIVRE, TRÈS POÉTIQUE ET REMPLI D’AMOUR, écrit à quatre mains. D’un côté, le danseur et chorégraphe Thierry Thieû Niang, qui s’est illustré pour son travail en institution avec des malades d’Alzheimer, puis en prison avec des détenus. De l’autre, l’écrivaine Marie Desplechin, qui l’a accompagné auprès de Célia, Mathieu, Arnaud et Victor, quatre enfants autistes âgés de 10 et 15 ans. Chaque semaine, le chorégraphe vient à l’hôpital et danse plus d’une heure avec chacun d’eux. « Je suis bouleversé par leurs présences et le mouvement chaotique et désordonné de leurs gestes, écrit-il. Faire danser un autiste, c’est chercher à le pousser au-dehors, lui qui est muré dedans. » Et, parce que l’on ne communique pas qu’avec les mots, quand rien ne vient de la parole, tout peut venir du corps. Alors il écoute le souffle, le silence des uns et des autres… Et, un jour, alors qu’Arnaud n’avait jusque-là jamais prononcé un seul mot, il lui a dit : « Danse ! »
« Au bois dormant » – Thierry Thieû Niang et Marie Desplechin – Ed. des Busclats, 11 €.