LA FÉDÉRATION DES CENTRES SOCIAUX ET SOCIOCULTURELS DE FRANCE (FCSF) s’est fixée comme objectif, pour la période 2014-2022, de soutenir et de développer la capacité des centres sociaux à « renforcer le pouvoir d’agir des habitants dans les quartiers », c’est-à-dire la capacité des habitants à s’organiser collectivement pour agir sur les questions de société qui les concernent : logement, précarité, discriminations… « En juin dernier, nous avons évalué à mi-chemin notre projet fédéral. Notre conviction est que le processus de développement du pouvoir d’agir est sur le bon chemin, il n’y a plus de résistances sur le principe », se satisfait Alain Cantarutti, délégué général de la FCSF.
Ce réseau, qui fédère 1 200 centres sociaux, a formé 3 000 professionnels et administrateurs bénévoles au développement du pouvoir d’agir. « Cela suppose de quitter la posture de “sauveur” et celle de “policier” (contrôle social) pour passer à celle de “passeur”, qui apporte du soutien et des ressources aux habitants, aux personnes qui décident de ce qui est important pour elles », explique Alain Cantarutti.
Le délégué général de la FCSF se réjouit d’une émancipation très forte générée par ce pouvoir d’agir des habitants. « Ça réenchante certains territoires, les habitants retrouvent une place, et le rôle des professionnels dans les centres sociaux reprend du sens. On redécouvre le b.a.-ba de l’éducation populaire », commente-t-il. En mars dernier, la FCSF a lancé une plateforme des initiatives du réseau des centres sociaux qui produisent du changement, baptisée www.cestpossible.me. « Une des surprises est que les actions des habitants sont d’une diversité extraordinaire, et pas uniquement tournées vers eux, sur une question qui les concerne, mais ouvertes sur l’intérêt général. » La FCSF entend désormais creuser davantage encore le « sillon » du pouvoir d’agir. « Dans les centres sociaux, nous savons mobiliser bien souvent des personnes qui se mobilisent déjà. On est en train de lâcher l’envie de faire venir les habitants dans les centres sociaux pour aller à la rencontre des habitants, notamment ceux que l’on voit moins bien, qui n’ont jamais participé à des actions collectives. Le public qui n’a pas une culture associative », explique Alain Cantarutti. « Un centre social est un foyer d’initiatives portées par les habitants et appuyées par les professionnels. Inclure les habitants dans le pilotage même des projets. Le pouvoir d’agir s’exerce aussi au pilotage du centre social afin que les habitants aient le pouvoir de mettre en œuvre des actions », ajoute-t-il.