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« Donner du sens à l’effort collectif »

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Le président du nouveau Conseil de l’inclusion dans l’emploi, installé vendredi 30 novembre, Thibaut Guilluy, présente ses objectifs. Innover, coconstruire, pour, au final, permettre aux plus précaires d’être ramenés à l’emploi et trouver une place dans la société. Et il a bon espoir de se faire entendre des pouvoirs publics.
Quels sont vos objectifs à la tête du nouveau Conseil de l’inclusion dans l’emploi ?

Nous voulons que notre credo, « personne n’est inemployable », devienne une réalité. Cela doit constituer le cœur des préoccupations politiques économiques, sociales et de l’emploi. Cela implique tous les acteurs de l’inclusion. L’insertion par l’activité économique (IAE), comme au temps du Conseil national de l’IAE que cette instance remplace. Mais aussi les contrats aidés, les structures comme les entreprises adaptées qui accueillent des personnes handicapées, les entreprises classiques… Il faut un engagement de tous et un changement de paradigme en matière de rôle des entreprises et d’inclusion des plus fragiles. Cela commence par un décloisonnement, et la nécessité d’offrir à chacun un parcours individualisé. Notre but est d’agir concrètement et d’ailleurs Muriel Pénicaud, ministre du Travail, nous qualifie d’« action tank ».

Vous ne partez pas de rien. De nombreux dispositifs existent déjà. Quelle est votre plus-value ?

On pense encore trop par dispositif, par type d’acteur… Il nous faut apprendre à coconstruire. Le rôle de ce conseil sera donc aussi d’accompagner un changement culturel qui mènera à mieux travailler ensemble. Ainsi pourrons-nous bâtir des projets, des expérimentations… C’est exactement ce que nous avons déjà réalisé avant que le conseil ne soit officiellement lancé en matière d’entreprises adaptées. Nous avons bâti une innovation sociale, des contrats tremplins de 24 mois qui vont permettre de former 40 000 personnes handicapées dans les cinq ans pour les conduire ensuite vers le milieu ordinaire de travail. Nous ne nous sommes pas contentés de demander des subsides à l’Etat, qui n’en a pas. Nous lui avons soumis une innovation sociale, qu’il a pu accepter. Nous devons nous montrer toujours plus efficaces, donner du sens à l’effort collectif. Cette réforme réussie va nous inspirer pour celle, à venir, de l’inclusion.

Quels seront vos moyens ?

A nous d’innover, d’imaginer, de travailler ensemble. Mais bien sûr, l’Etat doit aussi faire sa part. Par exemple, sur les entreprises adaptées, le financement est passé de 300 à 500 millions d’euros. Cela ne suffit pas mais ça permet déjà de doubler les effectifs en entreprise adaptée dans les cinq ans, pour atteindre 80 000 personnes. Autre investissement, par exemple : 60 millions d’euros seront consacrés au plan d’investissement dans les compétences pour l’IAE. En somme, une fois que les acteurs sont d’accord pour inventer, se remettre en cause, l’Etat nous suit. Mais il nous faut abandonner une logique d’aide sociale, où les acteurs de l’insertion restent perçus comme un pansement sur une jambe de bois. Nous devons devenir un élément essentiel de cohésion sociale et économique.

Un conseil à durée déterminée

Instaurée par un décret du 19 novembre, le Conseil de l’inclusion dans l’emploi a été créé pour cinq ans par Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Sa mission : formuler des recommandations en matière d’inclusion dans l’emploi de ceux qui en sont le plus éloignés (jeunes non qualifiés, chômeurs de longue durée, personnes handicapées…). Outre son président, Thibaut Guilluy, directeur général de l’association Ares – un groupe d’entreprises tremplins créé en 1991 et dont la vocation principale est de favoriser l’insertion de personnes en grande exclusion –, le conseil compte 23 membres. Cinq d’entre eux le sont de droit, et représentent les administrations des services publics, à l’image de Pôle emploi ou de la direction générale de la cohésion sociale. Les autres collèges représentent l’un les acteurs de l’insertion, l’autre les entreprises classiques. Deux chercheurs complètent l’effectif.

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