Quoi de commun entre un adolescent de 12 ans parti seul sur les routes de l’exil et un autre menacé d’expulsion parce que son « look » lui donne l’air d’avoir 19 ans plutôt que 16 ? Les deux sont des « jeunes en danger », selon la Cimade, qui voit de plus en plus de jeunes migrants, rejetés des dispositifs de la protection de l’enfance, arriver dans ses permanences juridiques. Soit ils viennent tout juste d’avoir 18 ans, soit ils n’ont pas été reconnus, soit ils sont majeurs mais dans un état de grande précarité et vulnérabilité. Dans un guide « Des enfants mal protégés car étrangers », à destination des bénévoles et des travailleurs sociaux, la Cimade explique la complexité de leurs parcours et de leurs profils et dénonce le déficit d’accompagnement, notamment pour les 16 à 18 ans, ainsi que les traitements inégalitaires qui leur sont réservés selon les interlocuteurs et les départements. Dans certains territoires, par exemple, 9 % des jeunes qui se présentent à l’évaluation – dont l’objectif est de reconnaître ou non leur minorité et leur isolement – vont être considérés mineurs et pris en charge jusqu’à leur majorité, dans d’autres 100 %. Dans l’attente du plan d’action annoncé par le gouvernement pour les mineurs non accompagnés, la Cimade propose 20 recommandations afin que les jeunes ne soient pas systématiquement suspectés de mentir sur leur âge et qu’ils aient effectivement accès à leurs droits. Parmi les mesures urgentes à prendre, l’association estime qu’« il serait nécessaire de donner plus de moyens aux départements et d’harmoniser la politique d’évaluation ».
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Un guide pour mieux les protéger
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