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La longue marche vers l’inclusion

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Alors que s’ouvre le 19 novembre la semaine européenne de l’emploi des personnes handicapées, une convention entre l’Agefiph, l’UNA et Adessadomicile a été signée pour encourager le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap dans le secteur de l’aide à domicile. Une initiative de plus en faveur de l’inclusion. Mais AFP-handicap révèle que sur le chemin de l’emploi les handicapés progressent difficilement.
Une convention pour favoriser leur maintien dans l’emploi

EN SEPTEMBRE, DEUX FÉDÉRATIONS d’employeurs de services à domicile, Adessadomicile et l’UNA, ont signé une convention avec l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) en faveur du recrutement et du maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. « C’est principalement le maintien dans l’emploi qui a motivé le rapprochement », fait savoir Sophie Gosselin, chargée de mission au sein de la direction de la mobilisation du monde économique et social de l’Agefiph. Dans leur communiqué du 30 octobre, les trois organismes notent que cette convention « doit permettre une meilleure gestion des carrières des personnels d’intervention à domicile en tenant compte de la spécificité de ces métiers pouvant être éprouvants, à la fois physiquement et psychologiquement ».

Le secteur de l’aide à domicile, abonde Sophie Gosselin, fait preuve d’un « taux de sinistralité important » dû à la pénibilité des métiers (manipulation de personnes, amplitude horaire, travail fractionné…). Le maintien dans l’emploi cristallise dès lors des enjeux « humains, sociaux, mais aussi physiques, car il s’agit de soulager au maximum les employés en situation de handicap sur leur poste de travail », explique Hélène Lemasson-Godin, directrice des ressources humaines, réseau et bénévolat à l’UNA. Les aménagements sont à réaliser « au cas par cas », selon les divers types de handicap. Côté employeurs, les arrêts de travail « pouvant mener à des licenciements pour inaptitudes » représentent, selon elle, des enjeux « organisationnels et financiers ».

Si les fédérations concernées par la convention affichent un taux d’emploi de travailleurs handicapés en CDI relativement élevé – à hauteur d’environ 7 % pour Adessadomicile (selon l’Agefiph), contre 2,1 % dans le secteur en général, d’après un rapport de branche paru en 2013 –, « cela ne signifie pas qu’il y ait une grande ouverture des employeurs au recrutement », souligne Sophie Gosselin. Beaucoup sont des travailleurs qui demandent une reconnaissance de handicap au cours de leur carrière. Une certaine « frilosité », nourrie par des « préjugés », se fait au contraire sentir chez les recruteurs, du fait qu’il s’agit souvent de « petites structures dont les dirigeants n’ont pas forcément le temps de s’informer sur ces sujets ».

La convention repose sur un travail d’information, pour « lever certains tabous et équiper les employeurs des outils adaptés », explique Hélène Lemasson-Godin. Une enquête au sein du réseau de l’UNA sera menée pour faire remonter les « bonnes pratiques et valoriser des initiatives ». Un renforcement de la formation des dirigeants sur le handicap est prévu, là où « les employeurs nous disent peu connaître les dispositifs existants ». Il s’agira enfin de faire connaître les « partenaires locaux trop méconnus » comme Cap Emploi ou les services d’appui au maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés.

La convention vise également à améliorer la visibilité des offres d’emploi que propose le secteur. « Les préjugés se situent aussi du côté de ceux qui accompagnent les demandeurs d’emploi handicapés : nous devons informer davantage les acteurs locaux pour qu’ils positionnent mieux leurs candidats », précise Sophie Gosselin. L’Agefiph a déjà noué un partenariat avec la Fédération du service aux particuliers, dont les adhérents appartiennent au secteur privé. Avec l’UNA et Adessadomicile, il s’agit de leur première convention en direction des acteurs associatifs, non lucratifs, de l’aide à domicile.

Repères

Selon une étude de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) parue en 2017, 6 % des personnes disposant d’une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) en 2015 étaient salariées du secteur des services directs aux particuliers.

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