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Des trous dans la raquette

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Le Secours catholique a mené une enquête sur la protection sociale, présentée dans son rapport annuel sur la pauvreté, publié le 8 novembre. Un travail qui s’inscrit dans la réflexion portée par le Collectif pour une protection sociale solidaire pour refonder un système aujourd’hui carencé.

EN UNE CINQUANTAINE DE PAGES, l’enquête du Secours catholique intitulée « En quête d’une protection sociale plus juste » décrit la relation des interrogés aux administrations, les démarches difficiles, les causes de non-recours ou de rupture de droits, leur vision d’un système solidaire… Si, pour une majorité d’entre eux, le système de protection sociale reste bon ou très bon dans les domaines de la santé et de la famille, ce jugement est plus nuancé en ce qui concerne les retraites, le chômage, l’invalidité, le handicap et le logement. Et il devient carrément mauvais pour ce qui est de la lutte contre l’exclusion.

De fait, dans le cadre d’un changement de vie, les répondants s’estiment bien mieux protégés par leur famille et leur entourage proche que par les organismes de protection sociale. De même – en particulier chez les plus démunis –, le premier réflexe en cas de difficultés financières est de se priver de certains besoins de base, bien avant de recourir aux aides publiques et même associatives. Ce sont eux, également, qui se montrent les plus touchés par les refus ou les arrêts imprévus de prestation et par les rejets de réclamation. « La protection sociale n’est pas vécue de la même manière aux différents niveaux de l’échelle sociale », insiste le collectif, qui affirme surtout qu’elle « n’est pas complète si les besoins vitaux ne peuvent être satisfaits et que les personnes hypothèquent sur leur vie et leur espérance de vie ». Et de signifier, à qui de droit, que la limitation des prestations de protection sociale comme incitation à l’emploi est une fausse solution : « C’est par la couverture des besoins essentiels, et la confiance, que l’on peut permettre à chacun de contribuer au bien commun. »

Ce faisant, le collectif explore quelques pistes pour repenser l’ouverture des droits et limiter leur non-recours. Selon lui, le moyen principal d’y parvenir consisterait à articuler les dispositifs – et à ne plus les penser individuellement – à partir des vies de chacun et, ainsi, à construire des parcours. « La forte attente [relevée par l’enquête] autour de l’idée d’un interlocuteur unique, […] vient pointer cette nécessité », analyse le collectif. Ce dernier défend également l’automatisation des prestations ainsi que l’instauration du principe de « confiance a priori » (ou du contrôle a posteriori), le tout dans un cadre où les démarches pourraient continuer à se faire au guichet, où les usagers disposeraient d’un « coffre numérique » et où tous les acteurs collaboreraient au sein de « maisons de la protection sociale » et autour de chaque personne accompagnée.

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