Le 6 novembre, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, a procédé au lancement « officiel » du dossier médical partagé (DMP). Maintes fois annoncé par ses prédécesseurs depuis plus de dix ans, ce carnet de santé numérique n’a jamais pu être généralisé en raison de problèmes techniques et de la réticence de nombreux médecins à se l’approprier. Le DMP prend la forme d’une application web intégrée dans le logiciel du professionnel de santé. Il facilite le partage des données du patient entre soignants, avec pour but de réaliser des économies d’actes médicaux. Son accès est réservé au patient et aux soignants autorisés. Expérimenté dans neuf départements depuis 2016, le DMP compte à ce jour près de 1,2 million de dossiers créés. L’objectif gouvernemental : 40 millions de dossiers d’ici à cinq ans.
Dans les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), le DMP pose la question de l’informatisation du suivi des personnes âgées. Pour celles qui ont besoin d’une prise en charge pluriprofessionnelle, il apparaît comme un outil de coordination des soins. Le dossier de liaison d’urgence (DLU) serait désormais déposé par le médecin coordonnateur de l’Ehpad dans le DMP. Il suffit pour l’établissement de posséder un poste de travail, un accès à Internet, un lecteur de cartes de professionnels de santé et un accès aux applications DMP et messagerie sécurisée. Reste à voir si l’outil est suffisamment rapide d’utilisation, au point techniquement, et si le professionnel de santé libéral se rendant en Ehpad a le temps de consulter le dossier du résident.