AU BORD DU GOUFFRE… C’est ainsi que l’on peut qualifier la situation du secteur social. Pris en tenaille entre une demande toujours plus importante, tant en qualité qu’en quantité, et des moyens en stagnation, voire en diminution, le secteur social est en pleine crise, non seulement structurelle mais aussi existentielle. Les mouvements sociaux, ponctués de grèves et de manifestations des agents, traduisent un malaise profond. Conscient de ne pouvoir répondre de manière satisfaisante à la demande qui leur est adressée par la société de prendre en charge de plus en plus de publics différents, les personnels s’interrogent sur le sens de leur mission. Doivent-ils se contenter de répondre à l’urgence ou doivent-ils avoir une stratégie d’aide et d’assistance à long terme ? Dans ce cas, comment, avec quels moyens, non seulement financiers mais aussi structurels ? La question du sens de leur mission est ainsi posée. Force est de reconnaître que les réponses tardent à venir et qu’il n’y a pas toujours de corrélation entre les objectifs des différents plans annoncés dans tel ou tel secteur et les moyens mis sur la table pour les réaliser.
Le secteur social et médico-social craque de toutes parts, et cette évolution ne devrait pas s’arrêter car, entre le vieillissement de la population, le creusement des inégalités, la rupture – pour ne pas dire la fracture – entre les classes sociales intégrées et les classes « outées », la demande sociale ne peut qu’exploser dans les années à venir. Il serait temps d’en prendre conscience et de réfléchir aux réponses à apporter. A défaut, le secteur social sera victime d’un burn-out collectif.