On le sait d’évidence mais il y a loin entre les bonnes intentions et leur réalisation. C’est très clairement ce qui ressort de l’annonce du ministre de l’Éducation nationale et de la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées de faire de l’école une institution véritablement inclusive. La dimension politique de cet engagement ne saurait être ignorée. Depuis quelques mois, pour se débarrasser de son image de président des riches, Emmanuel Macron multiplie les annonces sociales, le plan pauvreté étant le point d’orgue de ce recentrage. Les ministres – exercice imposé – lui emboîtent le pas et sont dans sa roue. Sans mettre en doute la sincérité de leur engagement, on peut néanmoins constater que leur plan pour cette école inclusive relève un peu de la gesticulation. Leur stratégie repose sur une série de concertations sur l’adaptation de l’école aux élèves en situation de handicap, sur le rôle et le nombre d’accompagnants, sur l’adaptation des programmes, etc. Mais est-il vraiment nécessaire de se concerter pour savoir que l’école n’est ni structurellement, ni culturellement, ni programmatiquement adaptée à l’accueil des enfants handicapés ? Le véritable enjeu est évidemment de savoir quelles mesures concrètes sortiront de ce brainstorming et si la rigueur budgétaire n’entravera pas la mise en place de mesures fortes, adaptées et reconnues. En somme, le mammouth – comme un ministre avait imprudemment qualifié l’Éducation nationale – sera-t-il capable de bouger et d’être inclusif ? Affaire à suivre.
L’événement
L’école de l’inclusion ou de la gesticulation ?
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