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Duo2, le match retour

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Après le succès du DuoDay le 26 avril dernier, la Fondation des amis de l’atelier a décidé de renouveler l’expérience, mais dans une autre configuration. C’est ainsi que, le 18 octobre dernier, des binômes d’un jour, composés d’un travailleur handicapé et d’un salarié valide, ont été constitués afin que le premier montre à son tour son quotidien et son métier sur son lieu de travail, un Esat.

L’INCLUSION DES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP dans la société et notamment dans le monde du travail est un objectif difficile à atteindre. Preuve en est leur grande difficulté d’insertion professionnelle alors même que la loi impose aux entreprises de 20 salariés et plus une obligation d’emploi de 6 % de personnes handicapées, sous peine de pénalités financières. Face à ce constat, le secrétariat chargé des personnes handicapées avait donc lancé le 26 avril dernier le DuoDay. Cette initiative nationale avait l’ambition de « changer le regard porté sur le handicap, mettre en lumière les aptitudes et les compétences des personnes. Des objectifs prioritaires pour progresser vers la société inclusive voulue par le président de la République », indiquait à l’époque Sophie Cluzel. Le principe consistait à composer pour un jour un binôme entre une personne handicapée et un salarié ou un bénévole pour lui faire découvrir son activité. Une expérience réussie à en croire la Fondation des amis de l’atelier, qui accueille et accompagne 2 800 personnes en situation de handicap psychique ou physique, à tel point que sept de ses établissements et services d’aide par le travail (Esat) ont décidé de renouveler l’expérience, mais dans une autre configuration. Contrairement au DuoDay, pour le Duo2, ce n’est plus le salarié valide qui accueille le travailleur handicapé sur son lieu d’activité mais l’inverse.

Un échange nécessaire

Le 18 octobre dernier, ce sont ainsi 50 salariés valides qui sont venus dans sept Esat d’Ile-de-France de la Fondation. Emmanuelle Planchenault, cheffe de service à l’Esat de Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), spécialisé dans la maroquinerie, en a accueilli quatre. Elle est convaincue de l’intérêt de ce type d’action : « Les salariés d’entreprise, qui sont venus découvrir le quotidien de nos travailleurs, ont changé le regard qu’ils portaient sur le travail des handicapés. Certains d’entre eux ne s’attendaient pas à découvrir autant de compétences, de savoir-faire et de professionnalisme. »

Outre ce changement de regard nécessaire à l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde du travail, ce Duo2 a permis une valorisation des travailleurs des Esat. L’un d’entre eux a ainsi constaté avec fierté que la personne qui l’accompagnait ne savait pas faire son travail, une source de reconnaissance pour lui.

Un match retour plutôt réussi, donc, mais qui ne constitue pas une fin en soi. Sabine Lucot, chargée de projet en insertion professionnelle à la Fondation des amis de l’atelier, en est consciente : « Pour changer de regard, il faut changer de posture. Si on continue à regarder en direction du handicap, on va voir les difficultés, les freins et les obstacles. Mais si on regarde la personne en situation de travail, et non en situation de handicap, c’est là que l’on pourra mettre en exergue les compétences. »

Quant au fait de stigmatiser ce type de journée, l’idée est plutôt que les Duoday et Duo2 soient seulement des étapes pour que, à terme, l’inclusion professionnelle des personnes en situation de handicap dans les entreprises soit la norme.

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