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Le plafond de verre

CENT FOIS SUR LE MÉTIER, IL FAUT REMETTRE L’OUVRAGE. Ce vieil adage populaire s’applique parfaitement à l’objectif de l’inclusion des personnes en situation de handicap.

Les hasards de l’actualité ont pour effet que, dans ce numéro, nous abordons les sujets de l’école inclusive, en raison du lancement d’un plan par le Gouvernement, et de l’intégration des adultes handicapés dans le monde du travail avec la réforme du fameux quota de 6 %.

Mais pourquoi donc, faut-il revenir éternellement sur ces sujets alors qu’ils font l’objet d’un large consensus politique et sociétal ?

La société partage depuis longtemps l’objectif de l’inclusion pour tous. Elle y a même mis une certaine bonne volonté, y compris sur le plan politique. Depuis 1975, les lois sur l’Intégration et l’Inclusion s’empilent les unes sur les autres. Non seulement, les entreprises ont des obligations d’emplois mais, en plus, tous les lieux accueillant du public doivent être accessibles aux personnes handicapées. Et pourtant, on n’y arrive pas. Les progrès sont indéniables mais le but est loin d’être atteint, comme si un palier, un plafond de verre ne pouvaient être franchis. Pourquoi ?

Sans doute parce que nous sommes dans une société à la fois chronophage et darwinienne. Chronophage parce qu’avec les nouvelles technologies de l’information, tout s’accélère. La dictature de l’urgence a fait exploser le rapport au temps auquel on ne peut plus accorder une minute. Avec les réseaux sociaux, on ne peut plus laisser « du temps au temps » comme disait François Mitterrand.

Darwinienne parce que ces mêmes technologies ont provoqué une fracture entre ceux qui les maîtrisent et les autres. Les premiers sont « in », les seconds « out ». Il est symptomatique que la nouvelle loi sur l’Habitat limite à 20 % la part de logements accessibles aux personnes handicapées, les autres se limitant à être évolutifs.

Dans cette société de la course permanente – une sorte de marathon man collectif – ceux qui ne sont pas en situation naturelle de suivre le mouvement risquent le décrochage. C’est le principe de la sélection darwinienne.

Le risque serait que l’État oublie que son rôle est de corriger les excès des mouvements naturels et de réguler la société. S’il laissait la société se détourner des objectifs d’intégration ou d’inclusion au nom de la notion de performance, après des années de progrès, on repartirait en arrière au détriment des personnes les plus vulnérables.

Éditorial

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