LE PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE VIENT D’OUVRIR UNE ENQUÊTE suite aux plaintes déposées en avril par 19 salariés de l’Ehpad de Remiremont, dans les Vosges, après avoir été enregistrés à leur insu par la direction. En faisant le ménage, des employées ont découvert « un dictaphone en salle de soins, et un dans notre salle de pause, en haut des armoires. On ne sait pas depuis combien de temps ils étaient là », raconte une aide-soignante et déléguée syndicale. « La plainte pourrait évoluer en travail dissimulé et entrave syndicale », précise l’avocate Catherine Faivre en charge du dossier. Les dictaphones ont été trouvés peu après la demande du personnel d’organiser des élections syndicales.
La directrice incriminée a démissionné avant l’été. Son remplaçant reconnaît qu’il y a eu « un événement grave » et assure que « la situation de tension s’est apaisée avec le changement de direction ». Reste que la mise sur écoute est « la goutte d’eau qui a tout fait déborder », estime Patricia Hacquard, secrétaire générale de la CFDT Santé-Sociaux du département. Les conditions de travail dans cet établissement géré par une association à but non lucratif posent problème depuis plus d’un an. L’aide-soignante évoque pêle-mêle les « tentatives de suicide » d’une collègue, la « surcharge de travail », les salaires « très bas »… « Cette situation révèle un problème national de conditions de travail dans les Ehpad », souligne Catherine Faivre. Un rendez-vous avec le président de l’association a été sollicité la semaine dernière.