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Les inquiétudes d’une directrice d’association

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DANS UN CONTEXTE GÉNÉRAL DE RÉDUCTION des dépenses publiques, certains conseils départementaux prennent des dispositions limitant le nombre et la durée des contrats de jeunes majeurs. Cette réalité, associée aux problématiques déjà existantes concernant la fin de la prise en charge des enfants placés, oblige à repenser les pratiques d’accompagnement des adolescents dans les services d’accueil familial. Une situation de la protection de l’enfance qui « inquiète de plus en plus » Katy Lemoigne, directrice générale de l’association Chanteclair (Laval), qui œuvre dans le domaine de la protection de l’enfance.

« Un véritable parcours du combattant »

« Je trouve qu’on ne prend pas forcément les bons chemins. Je trouve que ça se délite. Je trouve que nous ne sommes pas très visibles dans notre délitement, déplore-t-elle. Pourtant, nous n’arrêtons pas d’en parler entre nous. Mais peut-être que nous ne le disons pas assez en dehors de nos structures. Je pense qu’il est important que l’accueil familial donne à voir nos succès. C’est important de le faire car, parfois, nous partons de tellement loin qu’au lieu de parcours nous faisons du saut d’obstacles, un véritable parcours du combattant. »

« Un autre constat : si l’on veut se coordonner, il faut que tous les partenaires soient présents. C’est pour cela que je prône la convocation de tous les partenaires au lieu d’attendre qu’ils participent aux réunions, poursuit-elle. Si l’on dit que l’enfant nous convoque, alors il faut se laisser convoquer par l’enfant et vraiment y réfléchir ensemble. Ce n’est plus possible d’avoir des chaises vides lors de réunions partenariales car cela enlève tout sens à celles-ci. On ne peut plus laisser cela à l’appréciation ou à la bonne volonté de chacun. »

« Le dos au mur »

« Nous constatons aussi qu’il est de plus en plus compliqué de savoir ce qui relève réellement de la protection de l’enfance, alarme-t-elle. En Mayenne, par exemple, nous avons, une fois par mois, une commission départementale d’accompagnement des parcours. Or, nous avons souvent le sentiment d’être dos au mur. C’est-à-dire que de nombreux partenaires, lors de ces réunions, font part de leur incapacité à traiter tel ou tel sujet, ce que nous, à la protection de l’enfance, nous ne pouvons pas faire. Nous n’en avons pas les moyens. Du coup, il faut encore et toujours demander aux équipes de fournir un effort supplémentaire, d’attendre encore des moyens supplémentaires. » Et de conclure : « Conséquence de cela : nous arrivons à des situations de crise avant que cela ne soit géré. Et encore, cela ne se règle pas dans le temps long mais sur du court terme. Il faut donc savoir mieux anticiper les situations mais aussi dans des équités de traitement, y compris sur l’ensemble des départements ».

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