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Les différents visages de la précarité

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Le 12 octobre, l’Observatoire des inégalités a publié un rapport sur l’état de la pauvreté en France. Un document qui montre que la pauvreté ne frappe pas au hasard et que les situations sociales ont tendance à se figer davantage qu’avant. L’emploi est au cœur de la question.

EN 2016, LE NOMBRE DE PAUVRES était de 5 millions (soit 628 000 personnes de plus qu’en 2006) si l’on se réfère au seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian, soit 855 € par mois. Mais, au total, 8,8 millions d’individus vivaient avec moins de 1 026 € mensuels. Un chiffre qui a augmenté de 820 000 personnes en dix ans. « Pour l’heure, la tendance est plutôt à une croissance atone qui stabilise la pauvreté mais ne permet pas de créer suffisamment d’emplois », pointe un rapport publié le 12 octobre par l’Observatoire des inégalités. La pauvreté touche, pour plus de moitié, des moins de 30 ans. Une partie est constituée de jeunes adultes au chômage ou enchaînant les stages et les petits boulots ; les autres sont des enfants et adolescents dont les parents sont sans emploi ou précaires (temps partiel, intérim, CDD…). Si 42 % des personnes pauvres vivent au sein d’une famille composée d’un couple avec des enfants, 24,6 % sont issues de familles monoparentales, principalement des femmes avec enfants ayant du mal à boucler les fins de mois. Ainsi, près d’un quart des foyers monoparentaux se restreignent pour se nourrir ou se chauffer. Avec un taux de près de 39 % (voire 44 % dans les ménages africains), les immigrés sont également parmi les plus pauvres, cumulant à la fois le poids des inégalités sociales et les discriminations à l’embauche.

En ville principalement

Tout le monde ne devient pas pauvre. Le milieu socioprofessionnel et le niveau d’études restent des marqueurs forts : la pauvreté concerne 9 % des ouvriers et presque 10 % des employés, contre 2 % des cadres supérieurs. Par ailleurs, 33,2 % des plus démunis n’ont aucun diplôme, 50,9 % ont soit le brevet soit le bac et 15,9 % ont un niveau bac + 2. Les deux tiers de la pauvreté se concentrent dans les villes, leurs banlieues et les quartiers dits « prioritaires ». L’analyse des parcours individuels indique que « quatre années après être devenues pauvres, 80 % des personnes ne le sont plus ». S’il n’y a pas de fatalité, « la mobilité sociale est moins rapide aujourd’hui qu’hier ». Les personnes les plus âgées font partie des moins frappées ; en revanche, quand elles le sont, elles ont plus de mal à s’en sortir que les autres. La perte ou l’accès à un travail est déterminant pour basculer dans la pauvreté ou, au contraire, pour en sortir. Un divorce ou le départ d’un enfant jouent aussi. Comparée à l’Italie, au Royaume-Uni ou à l’Allemagne, la France est l’un des pays d’Europe (à l’exception des pays nordiques) où la pauvreté est la plus faible et dure le moins longtemps. Principal bouclier ? Notre système de protection sociale via les allocations familiales et de logement et les minima sociaux. Sans ces prestations, la France comptabiliserait 5 millions de pauvres supplémentaires. Pas de quoi rassurer, pour autant : l’an dernier, 84 % des Français pensaient que la pauvreté allait s’accroître dans les cinq prochaines années…

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