« L’accès à un Ehpad ne doit pas être conditionné par le niveau de revenu. Un égal accès à tous doit donc être garanti, en tenant compte des capacités contributives de chacun. » En mai dernier, le Groupe SOS a publié le plaidoyer « Relevons le défi du grand âge », dans lequel il défend l’idée de généraliser « aux EHPAD publics et à ceux volontaires du secteur associatif » le modèle du surloyer solidaire. Le principe ? « Quand les résidents sont éligibles à l’aide sociale à l’hébergement [ASH], ils sont financés par le conseil départemental. Sinon, ils s’acquittent d’un tarif en cohérence avec leurs capacités financières, grâce à un supplément compris entre 2 € et 9 € par jour. C’est la différence entre le tarif de base et celui acquitté qui constitue le surloyer solidaire », explique le groupe dans son plaidoyer. « Les innovations viennent du terrain, de groupes comme le nôtre, qui travaillent, réfléchissent à la manière d’équilibrer leur budget. Nous sommes des opérationnels, et non des gens de salon qui parlent du vieillissement sans jamais rien proposer ni rien faire. Nous voulons que ces innovations servent à d’autres, pour faire bouger les lignes », insiste Maryse Duval, directrice générale du Groupe SOS. « Quand on accueille des enfants à la crèche ou à la cantine scolaire, il y a des tarifs différenciés en fonction des revenus des parents. Pourquoi ce principe choquerait-il pour le tarif hébergement de résidents en Ehpad ? », poursuit-elle.
La mise en place de cette tarification nécessite la signature d’une convention d’aide sociale avec le conseil départemental. « Un certain nombre de départements se rallient aujourd’hui à ce modèle du surloyer solidaire. La Moselle a été pilote dans l’acceptation de ce modèle. Ce département a été ensuite relayé par le département du Nord, puis par la Drôme, la Charente et la Meurthe-et-Moselle. La grosse inquiétude sur le surloyer solidaire porte sur le fait de savoir si les groupes vont jouer la carte de la mixité d’accueil et continuer à accueillir des bénéficiaires de l’aide sociale. Cela peut être un risque et on peut légitimement se poser la question. Mais le Groupe SOS est transparent dans sa politique d’accueil et l’on aura, en fonction des régions, entre 15 et 18 % de bénéficiaires de l’aide sociale dans nos établissements. Encore faut-il réussir à l’argumenter auprès des conseils départementaux », note Maryse Duval.
Pour illustrer l’intérêt de ce dispositif, le Groupe SOS cite un établissement de 65 lits en Moselle qui accueille 10,5 % de résidents bénéficiant de l’ASH et 63,5 % de résidents s’acquittant du surloyer solidaire. Grâce à cette politique de loyers différenciés, l’établissement a pu disposer d’un complément de ressources de 65 000 € en 2017. Ce qui a permis l’embauche d’un agent à mi-temps ainsi que des travaux d’aménagement des locaux.
Le Groupe SOS Seniors gère aujourd’hui 64 Ehpad pour un total de plus de 4 100 places, 4 résidences autonomie pour un total de 92 places, 5 SSIAD (services de soins infirmiers à domicile) pour un total de 351 places et 8 activités de portage de repas.