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L’éclaireur à l’infirmerie

INFIRMIER EN PRATIQUE AVANCÉE… DRÔLE DE NOM POUR UN NOUVEAU MÉTIER ! En juillet dernier, plusieurs décrets ont donc institué ce(tte) super-infirmier(ère) qui pourra, dans certains domaines et dans un cadre défini, se substituer au médecin pour décider des actes nécessaires à un patient (voir notre dossier page 24). Cette réforme est à la fois l’aboutissement d’un long processus et le début d’une nouvelle ère.

L’idée d’un transfert de tâches du médecin vers d’autres professionnels de santé remonte à la fin des années 1990 et au début de la décennie 2000. Au départ, il s’agissait de lutter contre la pénurie de médecins qui s’annonçait et l’émergence des déserts médicaux. En libérant du temps médical pour traiter les situations simples – à l’image des ophtalmologistes, qui ont délégué le contrôle de la vue aux orthophonistes –, les médecins pourraient se recentrer sur leur cœur de métier. Ils ont longtemps été réticents à déléguer leur pouvoir de prescription, qui est le fondement de leur statut. A ce jour, ces délégations sont marginales, se limitant à la prescription par les pharmaciens du vaccin contre la grippe.

L’infirmier en pratique avancée (IPA) est une innovation d’autant plus importante qu’elle ouvre la voie à une redéfinition du parcours de soins et de la notion d’« équipe médicale ». C’est en ce sens qu’elle marque le début d’une nouvelle ère. Traditionnellement, dans le domaine médical, l’équipe fonctionne selon une logique verticale entre, d’un côté, le décideur (le médecin) et, de l’autre, les exécutants (les autres professionnels de santé). Avec l’IPA, l’équipe de soins devra adopter une logique horizontale, les médecins devant échanger et partager l’information, et cela recomposera le parcours de soins, l’information en étant le principe de base. Si l’information est coproduite, cela implique une coresponsabilité des différents acteurs.

Au-delà d’une telle évolution – qui est déjà importante –, l’IPA ouvre la voie à une autre recomposition, celle de la chaîne des métiers de la santé. Dans les professions médicales, entre les médecins à bac + 12 ou 13 et les infirmiers à bac + 3, il n’y a rien, comme un trou dans la raquette. Or, compte tenu de l’évolution des technologies, du besoin de suivi des patients et de la chronicité des pathologies, il faut inventer des métiers de techniciens médicaux à bac + 5 ou 6.

Comme le démontre le célèbre chirurgien Guy Vallancien avec la protocolisation des traitements, le médecin applique, dans 90 % des cas, des préconisations préétablies. Son expertise doit se concentrer sur les 10 % de situations atypiques non prévues dans les protocoles, les situations classiques pouvant être assumées par ces futurs et nouveaux professionnels médicaux.

La prise en charge médicale et l’organisation des équipes de soins sont à l’aube d’une profonde révolution, dont l’infirmier en pratique avancée est l’élément éclaireur.

Éditorial

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