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Entrepreneurs et associations, la difficile entente

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La Fedesap organisait les 2es Rencontres du bien vivre à domicile, le 25 septembre. Pris dans les bouleversements économiques du service à la personne, entrepreneurs et associations ont débattu de leur capacité à porter des propositions communes sur le financement de la dépendance.

La deuxième édition des Rencontres du bien vivre à domicile, organisée par la Fédération française des services à la personne (Fedesap), s’ouvrait dans un contexte économique agité. « Nous sommes à la croisée de choix stratégiques difficiles. Santé ? Services de proximité ? Cohésion sociale ? La liberté est donnée à notre secteur de choisir sa filière : sinon on choisira pour lui », lance Joël Ruiz, directeur général d’Agefos PME, à propos du regroupement des branches imposé par le gouvernement. « Il ne nous reste que deux mois et demi… » Face à cette urgence, couplée au débat sur le financement du « 5e risque », entrepreneurs et représentants d’associations sont venus évaluer la possibilité de faire front commun. « On va ensemble sur les sujets vitaux », martèle Guillaume Quercy, réélu à la tête de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA). « Si aujourd’hui les socles d’intérêts se rejoignent, c’est que l’on est arrivé au bout d’un système », abonde Franck Nataf, vice-président de la Fedesap.

Selon Guillaume Quercy, « la branche aide à domicile a besoin, ici et maintenant, de 1,7 milliard ». L’UNA est favorable à une prise en charge du « 5e risque » par la sécurité sociale. « Peu importe que cela passe par une cotisation ou par l’impôt : nous voulons un socle de solidarité nationale. » Franck Nataf souligne que, comme l’UNA, la Fedesap souhaite que « l’aide à domicile soit reconnue faisant partie de la stratégie nationale de santé. Il nous paraît légitime que les agences régionales de santé nous financent. »

Des Intérêts divergents

« A quand une confédération du bien vieillir qui regrouperait associations et entreprises ?, « s’enquiert Franck Guichet, animateur des tables rondes, fondateur de émiCité, bureau d’études spécialisé dans l’accompagnement et l’évaluation de projets innovants à destination des personnes vulnérables. Guillaume Quercy réplique : « Je ne suis pas naïf. Je sais qu’il y a des intérêts divergents. » Et met en garde sur les contours de leur future filière : « Le modèle dominant doit être non lucratif. Dès lors que la nation mobilise un financement socialisé et collectif, il ne faut pas qu’il y ait d’ambiguïtés. » Le président de l’UNA pense aux « gros groupes » qui pourraient profiter du remaniement des financements pour gagner en puissance. Franck Guichet se tourne vers Christine Jeandel, directrice générale du groupe Colisée : « Si le domicile et les établissements réclament des financements, les établissements ne risquent-ils pas de se tailler la part du lion, eux qui sont plus gros et plus forts en lobbying ? » L’intéressée évacue le problème : « Je ne sais pas pourquoi vous voulez nous séparer, on ne s’oppose pas ! »

Reste qu’entre associations et entreprises, domicile et établissements, des revendications spécifiques se font entendre. « Il y a un manque d’efficience du tarif horaire de l’APA en établissement, qui ne prend en compte que le temps présentiel », regrette par exemple la présidente du groupe Colisée. Ou encore, là où l’UNA réclame 1,7 milliard à investir dans « nos salaires ridiculement bas », Christine Jeandel considère que c’est loin d’être « le seul élément » pour régler le problème de l’attractivité de l’emploi.

Repères

Le risque « dépendance » recouvre la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie. Emmanuel Macron a annoncé la création de ce risque sans déterminer s’il serait intégré à la sécurité sociale ou en dehors. La ministre des Solidarités et de la Santé a lancé une consultation des acteurs du secteur pour des propositions début 2019.

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